Le Journal de Montreal - Weekend
DE L’ACTION À LA PAROLE
Depuis près d’un siècle la planète se tourne vers les performances olympiques, de l’ère moderne, de nos athlètes. Le développement des médias nous en donne un accès de plus en plus privilégié. Et avec les années, nombre d’entre eux sont passés des feux de
Pour les Jeux olympiques de Rio, Radio-Canada profitera de l’expertise d’anciens médaillés devenus aujourd’hui communicateurs. Sylvie Bernier commentera le vécu olympique pour la radio alors que Sylvie Fréchette analysera les compétitions de nage synchronisée, Annie Pelletier, celles de plongeon et Bruny Surin suivra l’athlétisme pour la télévision. Alexandre Despatie, de son côté, hérite du poste de chef d’antenne qu’il partagera tous les matins avec Martin Labrosse. Si l’entraînement journalistique ne requiert pas autant d’exigences, il se fait avec la même rigueur que l’entraînement olympique. Rencontres avec deux d’entre eux.
TRANSMETTRE L’HISTOIRE
«Un des gros défis est d’être généraliste, avance Alexandre Despatie, mais il faut aussi être réaliste. J’ai fait énormément de lecture sur les bases de la carrière et les moments importants de la dernière année des athlètes. Mais les Jeux sont générateurs d’histoires qui vont se créer chaque jour et que j’ai hâte de transmettre.»
«Depuis trois mois, je suis attentivement tout ce qui se passe sur le circuit d’athlétisme international explique Bruny Surin. Lors de la dernière sélection, par exemple, Usain Bolt qui était blessé a eu un accord médical. Ce sont des informations à transmettre. Ce qui s’est passé durant la saison peut expliquer les performances olympiques.
Comme j’ai l’avantage de représenter des athlètes internationaux, je suis sur le circuit européen, certains me parlent, me confient des choses. C’est un privilège qui va me permettre de faire vivre les coulisses aux téléspectateurs. »
ENTRAÎNEMENT JOURNALISTIQUE
«Là, je me retire pour trois jours à Tremblant pour avoir le focus exclusivement sur ma préparation et mes recherches, poursuit l’ancien sprinter. J’ai besoin d’être dans ma bulle pour être prêt. Puis, je vais arriver quelques jours avant les compétitions d’athlétisme, qui ne commence que le 12 août, afin de me familiariser avec les installations, avec le circuit, pour éviter le stress. Les gens me disent toujours que je suis chanceux de voyager pour le travail, mais que ce soit pour les compétitions ou pour couvrir l’événement, c’est 95% de travail et très peu de loisir. C’est rare que j’ai l’occasion de découvrir réellement une destination.»
Alexandre Despatie en sera à ses premiers Jeux olympiques dans le rôle de chef d’antenne. «Le stress est différent. Je te dirais que c’est plus de la fébrilité. Ma concentration est la même qu’à l’époque où j’étais athlète. Même chose pour la discipline. L’horaire est chargé et le repos est de mise. On va être en ondes 16 jours en ligne. Mon plus gros défi s’en vient. Ma préparation a été individuelle mais là, c’est un travail d’équipe que j’ai très hâte d’entreprendre. »
SA COMPÉTITION PAR PROCURATION
Bruny Surin ressent une certaine nervosité à l’idée de couvrir le 100 mètres. «J’en suis à mes 3e Jeux comme analyste et je vis la même excitation. Le 100 mètres, c’était ma discipline. Quand on a fait des répétitions à Radio-Canada, j’étais dans le feu de l’action. Je sais ce que les athlètes vivent et l’adrénaline était à son comble.»
Cette nervosité, Despatie la vit aussi. «Ce qui va être particulier pour moi, ça va être d’être seulement spectateur des épreuves de plongeon. C’est certain que je vais être très nerveux, peut-être plus que lorsque j’étais moi-même sur le plongeon parce que ce sera hors de mon contrôle. Chose certaine, je vais pouvoir vous transmettre ce qui se vit de l’intérieur avant, pendant et après une compétition, au jour le jour.»