Le Journal de Montreal - Weekend
Un hommage olympien
L’OSM célèbre les 40 ans des Jeux olympiques de Montréal
Nous rencontrons le directeur musical de l’OSM au pied du Stade olympique, à quelques mètres de l’endroit où sera érigée la scène sur laquelle il montera pour une cinquième année consécutive, mercredi soir.
«Pour les membres de l’OSM, c’est une occasion de se rapprocher du public. L’ambiance est très différente de celle qui règne à la Maison symphonique, qui est plutôt formelle, souligne celui qui, l’an dernier, a été applaudi par près de 45 000 personnes. Personnellement, j’aime le Stade olympique. À mes yeux, cette structure, qui est très moderne, s’inscrit parfaitement dans le 21e siècle. Pour moi, jouer sous sa grande silhouette, c’est un immense plaisir. Lorsque je vois des photos de l’orchestre dans ce cadre, je trouve que ça représente bien l’esprit montréalais.»
GRANDE RESPONSABILITÉ
Afin de souligner en grand le 40e anniversaire de la tenue des Jeux olympiques de Montréal, le concert promet d’être agrémenté par de nombreuses images d’archives et témoignages qui seront projetés sur écran géant. Il mettra également en vedette une centaine de jeunes athlètes de la relève.
«Ces célébrations symboliques sont importantes au sein d’une société, car elles nous permettent de nous arrêter afin de constater le chemin parcouru, soutient Kent Nagano. Il y a quarante ans, la ville était déjà cosmopolite, mais aujourd’hui, Montréal est une ville encore plus excitante et influente sur la scène internationale. C’est quelque chose qui mérite d’être célébré.»
C’est au terme d’une longue réflexion, amorcée il y a quatorze mois, que le maestro et ses conseillers artistiques ont arrêté leur choix sur Les planètes de Gustav Holst. Dans le cadre du spectacle, que l’on a intitulé L’univers des héros, ce sont cinq extraits de cette oeuvre qui seront présentés au public.
«Plusieurs personnes connaissent cette oeuvre qui nous donne envie de penser les choses autrement, de les remettre en perspective par rapport à l’immensité de l’univers, nous explique-t-il. C’est une grande responsabilité que l’on nous a confiée. On ne pouvait pas se permettre de présenter un programme “normal”. Il nous fallait un programme “olympien”.»
L’ÉLITE
Comme les athlètes qui se sont entraînés durant des années et qui ont fait preuve de ténacité, de courage et de détermination afin d’atteindre le niveau d’excellence requis pour participer aux Jeux olympiques, les musiciens de l’OSM font aussi partie d’une élite, selon le maestro.
«Le travail acharné, ce n’est pas assez. Il faut aussi avoir l’esprit compétitif et le désir de se perfectionner constamment afin de répondre aux plus hauts standards de qualité. Il faut aussi être assez fort pour pouvoir atteindre ce niveau de qualité de façon systématique, et ce, devant un public et des caméras. Les gens qui ont de telles capacités sont peu nombreux. C’est un privilège de les voir à l’oeuvre.»
Le directeur artistique de l’OSM se dit lui aussi habité par ce désir constant de perfectionnement, et ce, depuis l’enfance.
«À l’âge de six ou sept ans, je dirigeais la chorale de notre église et j’étais déjà très compétitif et déterminé. Je voulais absolument devenir le chef assistant de la chorale, évoque-t-il avec le sourire. Certaines personnes vont atteindre un certain niveau d’excellence et en être satisfaites, ce qui est tout à fait correct, mais d’autres personnes, comme moi, vont toujours être habitées par ce désir de repousser les limites, d’aller plus loin. On le voit aussi chez certains athlètes, comme le nageur Michael Phelps, qui compétitionnera une fois de plus, même s’il n’a plus rien à prouver. C’est quelque chose qui va nous habiter toute notre vie.» Tous les détails concernant L’univers des héros, le concert d’ouverture gratuit de la Virée classique OSM, se trouvent à l’adresse osm.ca.