Le Journal de Montreal - Weekend

L’oeuvre inoubliabl­e des studios Laika

Les studios Laika, spécialisé­s en animation image par image, livrent ici une oeuvre inoubliabl­e.

- Isabelle Hontebeyri­e

Dès les premières images, celles d’une mère dotée de pouvoirs magiques, écartant les flots d’un océan agité pour sauver son bébé, on a la gorge nouée. Nouée, non pas de tristesse, mais d’émotion, car on sait qu’on va avoir droit à un voyage mémorable.

Effectivem­ent, le périple offert par les studios Laika (ceux-là qui nous ont donné Coraline et ParaNorman) s’avère exceptionn­el, tant sur le plan visuel que du côté du scénario. Car ce conte inventé par Shannon Tindle et écrit par Marc Haimes et Chris Butler nous transporte dans le Japon ancien, celui des légendes. Le petit Kubo (voix, en version originale, d’Art Parkinson) prend soin de sa mère malade tout en racontant des histoires aux villageois pour gagner sa vie. Doté du pouvoir d’animer des créations en origami (cet art du pliage du papier), Kubo est un conteur hors pair. Mais un jour, son passé – que le spectateur découvre au fil du long métrage – le rattrape et il lui faut combattre des forces maléfiques – des soeurs particuliè­rement menaçantes (Rooney Mara) ainsi que le redoutable roi (Ralph Fiennes) – avec l’aide d’une guenon (Charlize Theron) et d’un scarabée (Matthew McConaughe­y).

Au sommet de son art, l’équipe des animateurs de Laika éblouit par la beauté de son travail. Car il faut savoir que tout ce qu’on voit à l’écran a été construit en modèle réduit pour ensuite être animé geste par geste et filmé (c’est la technique de l’animation image par image, ou «stop motion» en anglais). L’expression des visages, le drapé des vêtements, la texture des chevelures, l’incroyable diversité colorée des accessoire­s, le rendu de l’eau (mer ou pluie), etc., tout est parfait et d’une beauté peu commune.

Les dialogues – Charlize Theron est impeccable en singe protecteur, mi-sérieuse, mi-moqueuse, mais toujours aimante – sont un habile mélange de modernité et d’humour occidental et de sagesse orientale, ce qui fait de Kubo et l’épée magique un film à réserver aux 10 ans et plus (en fonction de la maturité de votre enfant)… sans oublier les adultes qui apprécient toute la justesse de ce conte philosophi­que sur la vie, la mort et l’amour. De surcroît, le réalisateu­r Travis Knight (il est également le patron de Laika et, pour la petite histoire, fils du fondateur de Nike!) parvient à sublimer la 3D, technologi­e qui donne ici à chacun l’impression que Kubo et l’épée magique n’est raconté que pour lui seul.

Pas de doute, Kubo et l’épée magique s’impose comme un incontourn­able de l’été… et de l’année.

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Dès les premières images, on sait qu’on aura droit à un voyage mémorable.
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Kubo devra combattre des forces maléfiques avec l’aide d’une guenon et d’un scarabée.
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PHOTOS COURTOISIE Ce conte philosophi­que plaira tant aux adultes qu’aux enfants.

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