Le Journal de Montreal - Weekend
«MARRAINE DE LA COCAÏNE»
La bomba latina jouera le rôle de Griselda Blanco, célèbre narcotrafiquante colombienne, pour un téléfilm de HBO. Un personnage sulfureux qui a fait tuer tous ses maris et qui serait responsable de plus de 200 meurtres...
Avant Pablo Escobar, il y a eu Griselda Blanco qu’«El Patron» considérait comme une véritable idole. Cette mère de famille colombienne, qui a grandi à Medellín, a construit, dans la violence et le sang, un véritable empire de la drogue durant les années 70. Considérée comme l’une des pionnières du trafic de cocaïne entre l’Amérique du Sud et les États-Unis, Griselda Blanco a mis le pied à l’étrier à Pablo Escobar qui lui a succédé, des années plus tard, à la tête du cartel de Medellín. Soupçonnée d’avoir commandité plus de 200 assassinats entre New York, Miami et la Colombie, la narcotrafiquante a été arrêtée et placée derrière les barreaux dans les années 80.
UN PARCOURS SANGLANT
Condamnée à 60 ans de prison, Griselda Blanco a été libérée pour vice de procédure, après avoir purgé un quart de sa peine, pour finalement être assassinée à 69 ans, en 2012, par un commando à moto, dans les rues de Medellín. C’est ce parcours sanglant que s’apprête à retracer la chaîne HBO dans un nouveau téléfilm. Et c’est Jennifer Lopez qui se glissera dans la peau de Griselda Blanco, en plus de produire le projet. «Je suis fascinée depuis des années par la vie de cette femme corrompue et si complexe», a fait savoir J-Lo dans un communiqué. «L’idée de faire équipe avec HBO m’a paru parfaite pour mettre en images l’existence de Griselda Blanco.»
Pour la chanteuse et actrice de 47 ans, ce sulfureux personnage pourrait être le rôle de sa vie. Après s’être relancée au petit écran sous les traits de la détective Harlee Santos, héroïne de la série policière Shades of Blue, Jennifer Lopez va s’attaquer à un véritable mythe dans le monde des narcotrafiquants. Avant de devenir une baronne de la drogue, Griselda Blanco a fait ses débuts comme prostituée, et a commis son premier meurtre à 11 ans. Elle a ensuite pris du galon pour devenir la première – et la seule – femme à diriger le cartel de Medellín. Surnommée «la marraine de la cocaïne», Griselda Blanco se faisait aussi appeler «la veuve noire» parce qu’elle avait la fâcheuse tendance à faire éliminer les hommes qui s’aventuraient dans son lit, notamment ses trois maris.
SOURCE D’INSPIRATION INÉPUISABLE
À l’image de l’histoire de Pablo Escobar, qui a inspiré Narcos, la série à succès de Netflix, cette vie violente et romanesque constitue un matériau de choix pour le petit écran, comme pour le grand écran. L’actrice Jada Pinkett Smith a déjà confié s’être inspirée de Griselda Blanco pour son rôle de Fish Mooney, la vilaine de la série Gotham. La série Queen of the South, lancée en juin dernier aux États-Unis par la chaîne USA Network, doit aussi beaucoup à l’ancienne patronne du cartel de Medellín, qui repose aujourd’hui dans le même cimetière que Pablo Escobar. Avant l’annonce du projet de HBO, Catherine Zeta-Jones a également été annoncée dans le rôle de Griselda Blanco, dès 2014, pour un longmétrage sous forme de biopic intitulé The Godmother, qui est encore en production.
Le cartel de Medellín et ses narcotrafiquants n’ont donc pas fini d’alimenter Hollywood en scénarios. Un imprévu pourrait néanmoins venir contrarier les plans de HBO. L’un des ex-partenaires de Griselda Blanco, Charles Cosby – qui est aussi l’un des seuls amants qu’elle a épargnés – a déjà menacé la chaîne de poursuites judiciaires, si on parlait de lui dans le téléfilm à venir. Cet ancien revendeur de crack d’Oakland a également expliqué ne pas être convaincu du choix de Jennifer Lopez qui n’aurait pas, selon lui, la «crédibilité dans la rue» pour incarner «la marraine de la cocaïne».
Il faut dire aussi que Charles Cosby, qui avait servi de narrateur au documentaire Cocaine Cowboys 2, consacré à sa relation avec Griselda Blanco, prépare également un projet de film sur ses aventures avec la baronne de la drogue...