Le Journal de Montreal - Weekend
IMMORTELLE INGRID BERGMAN
Depuis sa mort en 1982, à la suite d’un long combat contre le cancer, l’actrice suédoise Ingrid Bergman fascine toujours autant. Pour souligner la parution en DVD du documentaire Ingrid Bergman - In Her Own Words dans la prestigieuse collection Criterion
2 CASABLANCA (1941)
Par amour pour une femme, un Américain propriétaire d’un club de nuit au Maroc aide un résistant tchèque à passer à l’étranger.
Ce classique du cinéma populaire hollywoodien n’a pas pris une ride. L’habile mélange de romantisme et de cynisme donne du sel à ce récit finement dialogué et réalisé avec dynamisme par Michael Curtiz (Les aventures de Robin des Bois). Ingrid Bergman est excellente dans le rôle d’une femme déchirée entre deux hommes, et Humphrey Bogart brille dans celui du généreux héros.
3 HANTISE (1944)
Un pianiste amène sa jeune femme à douter de son équilibre mental.
Ce suspense psychologique figure encore aujourd’hui parmi les plus réussis du genre. Gaslight (son titre original, plus connu) bénéficie d’une mise en scène admirablement contrôlée de George Cukor (My Fair Lady), où tous les effets sont dosés dans un style qui parvient à faire oublier l’origine théâtrale de l’intrigue. Charles Boyer joue les méchants avec élégance face à une Ingrid vulnérable et intense, dans une performance qui lui a valu un Oscar.
2 LES ENCHAÎNÉS (1946)
À la demande d’un agent des services secrets américains, dont elle est éprise, la fille d’un espion nazi épouse un complice de ce dernier, pour mieux le surveiller.
Ce classique d’Hitchcock marie à merveille espionnage, suspense psychologique et romance. Réalisé avec invention, le film contient plusieurs séquences d’anthologie. Ingrid y est plus touchante que jamais, aux côtés du subtil Cary Grant.
3 STROMBOLI (1949)
Une réfugiée lithuanienne souffre de la vie qu’elle mène auprès de son mari italien sur une île de la Méditerranée, dans une cabane au pied d’un volcan. Durant le tournage de ce film, Ingrid Bergman est tombée amoureuse de Roberto Rossellini, et l’a épousé. Ensemble, ils ont créé de grandes oeuvres, dont Voyage en Italie et Europa 51, mais avec Stromboli, le cinéaste italien s’est surpassé, dans sa manière âpre et magnifique de traduire la souffrance d’une âme aux prises avec elle-même, laquelle est incarnée de manière bouleversante par Bergman.
2 SONATE D’AUTOMNE (1978)
La visite d’une célèbre pianiste chez sa fille est l’occasion d’une confrontation douloureuse. Ingmar Bergman (Fanny et Alexandre) dirige Ingrid Bergman (aucun lien de parenté) et sa muse Liv Ullmann dans ce drame intimiste d’une formidable acuité psychologique. La mise en scène du maître suédois est toujours aussi sûre et débride les plaies à l’instar d’un scalpel. Le dialogue, abondant mais riche, est rendu avec une rare intensité par les deux exceptionnelles actrices.