Le Journal de Montreal - Weekend
CONGO, LÀ OÙ LE SOLEIL EST ROI SAPE ET CIRCULATION LES ARTS
Le soleil est omniprésent en République démocratique du Congo (RDC). Même en pleine saison des pluies, il est très courant d’utiliser ici ce qui nous sert de parapluie pour se protéger des rayons solaires.
Plus que le soleil, c’est d’abord l’accueil et la joie de vivre des gens qui l’habitent qui ont rendu ce pays si chaleureux à mes yeux.
Peuple fier, les Congolais se font un plaisir de faire découvrir les perles qui se cachent dans leur pays. Les possibilités de passer un bon moment ne manquent pas. Entre les dégustations de viande de chèvre grillée, qui sont un incontournable, et la visite spontanée du parc animalier en bordure de la route Nationale 2, à la hauteur de Munzabala vers Kikwit, pas le temps de s’ennuyer.
Arrivant du pays des grands espaces, je ne m’imaginais pas être exposée à une végétation aussi luxuriante dans la capitale, le long de la route Nationale 2 ou dans la ville de Kikwit.
Impressionnée d’abord par l’abondance de la verdure, c’est surtout sa diversité que j’ai appréciée.
Plus délicieux les uns que les autres, les mangoustans et les matonges ne sont que quelques exemples des fruits exotiques qu’on ne retrouve malheureusement pas sur les tablettes de nos supermarchés.
Il faut le souligner, la gastronomie congolaise fait la part belle aux différentes plantes. En fonction des variétés, les palmiers peuvent entre autres produire de l’huile ou du vin de palme. Une polyvalence qui caractérise également le manioc, dont on consomme à la fois les feuilles et les racines dans des mets nourrissants.
Trait distinctif des Congolais, la volonté d’innover leur permet de se démarquer dans certains domaines, tels que la rumba et ce qu’ils appellent la SAPE, soit la Société des ambianceurs et des personnes élégantes.
Soulignons au passage que celui qui était surnommé «le roi de la SAPE» (puisqu’il en était la principale figure), l’artiste chanteur Papa Wemba, est décédé sur scène en plein spectacle en avril dernier.
Ne se limitant pas au secteur culturel pour faire preuve d’avant-gardisme, les Congolais ont transformé la gestion de la circulation automobile en un exemple d’innovation.
Quoique la majorité des 12 millions d’habitants de Kinshasa privilégie le transport en commun pour se déplacer, la circulation automobile demeure un enjeu pour la capitale. Faisant d’une pierre deux coups, une ingénieure congolaise a conçu rien de moins que des robots qui régulent la circulation tout en donnant un cachet particulier aux intersections.
Les arts faisant partie intégrante du quotidien des Congolais, je me devais de mettre la main sur quelques trésors artistiques.
En prévision de ma visite au marché des arts, les habitués de ce lieu m’ont fortement recommandé de marchander avant d’acheter quoi que ce soit, un conseil qui s’est avéré fort utile.
Sollicitée de part et d’autre, il a été difficile de faire un choix parmi tout ce que les nombreux artistes proposaient, notamment d’éclatants tableaux, des sculptures en bois représentant diverses scènes de la vie courante ou des animaux, des objets en bronze et une imposante gamme de bijoux en malachite, une pierre précieuse verte dont on retrouve plusieurs gisements en RDC.
J’étais fière de mes achats, mais un autre défi m’attendait: je devais trouver une façon de rapporter toutes les pièces sélectionnées en évitant de dépasser la li-
mite de poids permise pour les bagages.
Une fois les valises bouclées, c’est avec l’impression de n’avoir vu qu’une infime partie de ce qui est le deuxième plus grand pays d’Afrique en superficie que j’ai repris le chemin de l’aéroport.
Bien que mon escapade à Kikwit, située à 520 km de la capitale, m’ait permis d’avoir un aperçu de la savane congolaise et d’apprécier la majestueuse rivière Kwilu, la République démocratique du Congo recèle de nombreux autres secrets. Plusieurs séjours me permettraient de les découvrir.