Le Journal de Montreal - Weekend
RYAN GOSLING, UN BON GARS
Depuis ses débuts en 2001, dans le méconnu Danny Balint, l’histoire troublante d’un juif néonazi, Ryan Gosling a incarné bon nombre de personnages malsains ou torturés. Pourtant, tous vantent les qualités humaines de ce sympathique acteur canadien. À l’oc
HALF NELSON (2006) 4
À Brooklyn, un professeur d’histoire développe une amitié avec une élève noire qui l’a surpris à consommer du crack.
Grâce à beaucoup de finesse dans l’écriture, Ryan Fleck (C’est comme une drôle d’histoire) déjoue habilement les clichés de ce genre de récits. Sa mise en scène naturaliste confère à l’ensemble un climat d’authenticité, amplifié par le naturel de la jeune Shareeka Epps. En homme épris de liberté mais prisonnier de ses démons intérieurs, Ryan Gosling est très prenant.
LARS ET L’AMOUR EN BOÎTE (2007) 4
Un employé de bureau introverti entretient une relation amoureuse avec une poupée grandeur nature qu’il traite comme une vraie femme.
Craig Gillespie (Les heures de gloire) emporte la mise avec ce petit film fort charmant, dans lequel il a su traiter une prémisse loufoque avec une grande sensibilité. Très habité, Ryan Gosling parvient à rendre attachant un personnage a priori peu avenant.
SANG-FROID (2011) 4
Un cascadeur, qui sert le soir de chauffeur aux gangsters, met sa vie en péril en aidant le mari d’une voisine à rembourser une dette contractée en prison.
Dans ce polar très stylisé de Nicolas Winding Refn (Le démon de néon), Ryan Gosling offre une performance puissante et inoubliable, communiquant de façon saisissante le caractère à la fois flegmatique et rageusement violent de son personnage.
AU-DELÀ DES PINS (2012) 4
Un cascadeur (à moto cette fois) s’improvise braqueur de banques afin de reconquérir la mère de son enfant.
La construction circulaire et en trois volets de ce drame policier et psychologique fascine et déroute à la fois. En revanche, la mise en scène fluide de Derek Cianfrance (The Light Between Oceans, bientôt en salles) harmonise ce récit touffu sur le thème de la reconnaissance paternelle, défendu avec sensibilité par Bradley Cooper, Eva Mendes et bien sûr Ryan Gosling, qui retrouvait pour l’occasion son réalisateur de Blue Valentine – Une histoire d’amour.
LE CASSE DU SIÈCLE (2015) 3
Inspirés par un conseiller financier visionnaire, des gestionnaires de fonds parient contre le marché immobilier, trois ans avant la crise boursière de 2008. Adam McKay (Anchorman) signe une adaptation tour à tour stimulante et déprimante d’un livre de Michael Lewis sur l’avidité et l’incompétence des banquiers, en vulgarisant des concepts arides avec ironie et fantaisie. Au sein d’une distribution relevée, incluant Christian Bale et Steve Carell, Ryan Gosling épate en courtier opportuniste.