Le Journal de Montreal - Weekend
UN JAZZ HUMANISTE POUR « FRAPPER AU COEUR »
Gregory Porter
RELAXNEWS | Pour créer ses chansons, hymnes à l’amour et à la tolérance ou ballades tourmentées, Gregory Porter, chanteur estampillé jazz, essaie toujours de «creuser profond pour trouver quelque chose de réel».
«Vous pouvez construire quelque chose sur un bout de papier qui peut paraître bien, mais ça doit être vrai et frapper au coeur», insiste ce chanteur de 44 ans, la sensation actuelle afroaméricaine du jazz vocal, qui a publié au printemps son quatrième album, Take Me To The Alley (Blue Note).
Sur ce disque figurent quelques ballades d’une grande puissance émotionnelle. Comme Consequence Of Love et son groove imparable, More Than A Woman ou Insanity aux mélodies d’une désarmante simplicité, Don’t Be A Fool à l’empreinte gospel marquée, ou le plus hard bop Fan the Flames.
Par son look «cool», ses intrusions dans le monde de l’électro via des remixes de ses chansons, la diversité de ses influences musicales et son mélange d’authenticité et de sophistication, Gregory Porter embrasse aujourd’hui un public qui va bien au-delà des cercles du jazz.
Sans autre artifice que celui d’une voix chaude et cuivrée de baryton basse, «un don naturel», sur des arrangements sans esbroufe ni effets de manche, il déroule ses compositions, certaines ancrées dans le jazz, d’autres ouvertes au gospel – le son de sa jeunesse en Californie – et ses corollaires, soul music et rythm’n blues.