Le Journal de Montreal - Weekend
DES EFFETS SPÉCIAUX DIVERTISSANTS !
Dès qu’il s’agit de mettre en images une histoire de superhéros, les adeptes s’attendent à un déluge d’effets visuels tant au niveau des pouvoirs que des combats. C’est donc dans cet esprit que Dan Deleeuw, chargé des effets visuels, a abordé Capitaine Am
En trois ans, ce nommé aux Oscars a signé les effets visuels d’Iron Man 3, de Capitaine America: le soldat de l’hiver (pour lequel il a été cité aux prix prestigieux) et de Capitaine America: la guerre civile. «Notre plus grand défi est de nous renouveler chaque fois», explique Dan Deleeuw qui lève son chapeau aux réalisateurs Anthony Russo et Joe Russo pour leur capacité à sans cesse inventer de nouvelles manières de faire.
«J’adore travailler avec eux! Ce que j’apprécie particulièrement, c’est qu’ils ne succomberont pas à la surenchère des effets si cela ne sert pas l’histoire. Derrière leurs images, ils s’attachent à l’émotion», de dire celui qui planche actuellement sur les deux prochains Avengers – réalisés par les frères Russo –, longs métrages qui sont entourés du plus grand secret. Dan Deleeuw a commencé son travail pour Capitaine America: la guerre civile il y a plusieurs années. Car le mandat n’était pas des plus simples. En effet, dans ce film, les Avengers sont presque tous présents et se divisent en deux clans à la suite de la demande du gouvernement américain de contrôler leurs activités. Iron Man (Robert Downey Jr.) est pour, de même que la Veuve noire (Scarlett Johansson), War Machine (Don Cheadle), la panthère noire (Chadwick Boseman), Vision (Paul Bettany), Spider-Man (Tom Holland). Capitaine America (Chris Evans) est contre et il attire le Faucon (Anthony Mackie), Hawkeye (Jeremy Renner), la sorcière rouge (Elizabeth Olsen), Ant-Man (Paul Rudd) et le soldat de l’hiver (Sebastian Stan) dans son camp.
«Nous savions, en commençant La guerre civile que ça allait être comme un marathon! Les films précédents me préparent toujours au suivant, comme Le
soldat de l’hiver m’a préparé à celui-ci», souligne-t-il lors d’une entrevue téléphonique à l’occasion de la sortie du film en format numérique et en Blu-ray. SANS LIMITES…
Il l’avoue lui-même, «la manière dont Marvel a conçu son univers cinématographique fait qu’il n’y a pas de limites à ce que l’on peut montrer à l’écran. Tous les effets spéciaux sont permis. J’ai grandi avec les bandes dessinées et avec ces films qu’on va voir pour s’amuser.»
«Pour La guerre civile, nous voulions vraiment pousser les effets visuels encore plus loin. Pour la bataille de l’aéroport par exemple, celle qui voit les Avengers s’affronter lors d’un gigantesque combat, nous nous sommes mis à lancer des idées autour de la table, ce que Marvel a totalement encouragé. Le rôle des frères Russo a alors été de calmer le jeu, d’ancrer le film.»
Présent au moment de l’écriture du scénario, Dan Deleeuw savait que, pour la scène de la bataille de l’aéroport, il pouvait «bénéficier de 24 minutes d’idées toutes plus amusantes les unes que les autres.» C’est dans ce contexte qu’a été retenu le fait qu’Ant-Man devienne géant, qu’il rentre dans un avion, qu’il retourne un camion, etc. Nous avons gardé le meilleur de nos idées et les avons adaptées. Là où je me limite, c’est dans la technique. Autant on peut concevoir n’importe quoi, autant je vais me concentrer sur ce qu’il est possible de réaliser efficacement à l’écran. C’est également une manière d’ancrer la scène dans la réalité.»
«Nous faisons des films avec des acteurs et des cascadeurs. C’est cet élément clé qu’il ne faut jamais perdre de vue. Si l’on oublie ça, le film devient complètement désincarné. Car, pour qu’un film de superhéros soit intéressant, il faut que le public puisse s’attacher à eux et les trouver crédibles», dit-il.
POURQUOI TANT D’AMOUR?
Avec le nombre sans cesse grandissant de longs métrages consacrés aux superhéros, la question se pose de savoir ce qui justifie cette fascination pour des personnages dotés de super pouvoirs qui se battent sans cesse pour sauver la planète. Est-ce un signe de l’inquiétude qui prévaut au niveau mondial, sentiment qui, avant et après la Seconde Guerre mondiale, avait donné naissance à tous ces justiciers masqués que l’on retrouve aujourd’hui?
«Je crois que les cinéphiles d’aujourd’hui veulent être divertis. Si l’on regarde la trilogie de Batman de Christopher Nolan, par exemple, ces films étaient très sombres, mais comportaient beaucoup d’espoir, ce qui, à mon avis était symptomatique de l’état de la société de ces années-là.»
«Les comics ont toujours été un reflet de ce qui se passe dans le monde. Aujourd’hui, si l’on regarde des longs métrages comme Les Avengers ou La
guerre civile, ce sont des films sérieux, mais ils contiennent de l’espoir, des rêves. Nous sommes rendus à un point où les gens veulent se divertir, et c’est aussi ce qu’offrent les superhéros.»
Capitaine America: la guerre civile est disponible en version numérique HD depuis vendredi et sera offert en Bluray le 13 septembre.