Le Journal de Montreal - Weekend

À LA FAÇON D’ALACLAIR ENSEMBLE

Alaclair Ensemble n’a jamais fait les choses comme les autres. Ils sont six, trois qui vivent à Québec et trois à Montréal. Dites-leur qu’ils font du hip-hop, ils vous répondront plutôt que leur musique est du postrigodo­n bascanadie­n. Et c’est finalement

- Cédric Bélanger Le Journal de Québec

Ajoutez à cela une spontanéit­é qui évacue tout sens de l’organisati­on. Avec Alaclair, rien n’est jamais planifié. C’est ce qui explique pourquoi cette drôle de «bébitte» à six têtes arrive à survivre, expliquent Eman et Vlooper, deux des trois résidents de la capitale avec Claude Bégin (KenLo, Maybe Watson et Ogden demeurent à l’autre bout de la 20).

«Notre désorganis­ation, note Vlooper, nous aide à continuer malgré la distance.»

«Nous n’avons pas d’instrument­s de musique, donc il n’y a pas de pratique. Tout ça fait que ça fonctionne», dit Eman.

«En fait, s’il fallait qu’on pratique, je ne serais plus dans le groupe», va même jusqu’à dire Vlooper.

ALBUMS À VENDRE

Désordonné ou pas, le groupe a tout de même convenu qu’il était maintenant temps de s’associer à une maison de disque, en l’occurrence les Disques 7e Ciel, une étiquette spécialisé­e en hip-hop que Eman et Vlooper avaient déjà adoptée pour leur projet en duo.

Ce faisant, Alaclair Ensemble doit se résoudre à vendre ses albums au lieu de les distribuer gratuiteme­nt comme il le faisait jusque-là.

«Est-ce que ça nous fait mal au coeur? Oui et non. On sait que les albums voyagent plus quand ils sont gratuits. Par contre, avec le streaming, si tu ne veux pas l’acheter, tu peux quand même l’écouter tous les jours», analyse Vlooper.

CRÉATION AU CHALET

Ce qui n’a pas changé, chez Alaclair, c’est la méthode de travail. Pour Les frères cueilleurs comme pour les trois autres albums qui l’ont précédé, toute la bande s’est imposé deux sessions intensives de création d’une semaine chacune dans un chalet.

«On travaillai­t non-stop jour et nuit. Il y avait un beau lac et on se permettait parfois d’aller faire une saucette», raconte Eman.

«Quand on sort de là, on est exténué», ajoute Vlooper.

DE LA MUSIQUE PLUS POSÉE

Le produit fini ne déroutera pas les fans du sextuor, qui retrouvero­nt dans les textes le même esprit folâtre que sur ses albums précédents, comme en témoigne le premier extrait Alaclair High. Musicaleme­nt cependant, Alaclair livre un disque plus homogène. Serait-ce l’album de la maturité? «On voulait faire quelque chose de moins léché», expose Eman, alors que les deux artistes tentent d’offrir une réponse satisfaisa­nte à une question qui semble les laisser perplexes. «C’est clairement plus posé, mais on a fait 80 % de l’album en une semaine. Ça ne donne absolument pas le temps de réfléchir à ce que tu fais. Ça relève du hasard», tranche Vlooper. Les fans – et Dieu sait qu’Alaclair en a des loyaux – trancheron­t. Les frères cueilleurs, d’Alaclair Ensemble, en vente depuis le 2 septembre. Le lancement de l’album aura lieu au Club Soda, à Montréal, le 16 septembre.

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