Le Journal de Montreal - Weekend

L’ONJ SOUFFLE SES 30 BOUGIES

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RELAXNEWS | L’Orchestre National de Jazz (ONJ), seul exemple en Europe d’un grand ensemble dédié à cette musique subvention­né par l’Etat, a fêté ses trente ans avec un concert anniversai­re unique vendredi dernier à Paris.

Le 3 février 1986, l’Orchestre National de Jazz donnait son premier concert au Théâtre des Champs-Elysées à Paris, avec quelques invités de marque tels Gil Evans ou Martial Solal.

Depuis ses débuts, ce «laboratoir­e musical» dont la vocation est de diffuser le jazz contempora­in en grande formation en jouant des créations, a vu défiler quelque 150 solistes et dix chefs.

«La création de l’Orchestre National de Jazz s’est décidée dans un contexte où notre politique musicale s’appuyait sur une volonté d’ouvrir l’action publique, de l’État, à des musiques qui longtemps avaient plutôt été ignorées», se souvient Jack Lang, ministre français de la Culture à l’époque, aujourd’hui président de l’Institut du Monde Arabe.

«Donc nous avons mis au point un plan pour redonner au jazz toute sa place dans la vie musicale française», ajoute l’ancien ministre. C’est dans le cadre de ce «plan» qu’est né l’orchestre subvention­né pour faire rayonner la «French touch» du jazz en grande formation, en France comme à l’étranger.

L’ONJ, «UNE NÉCESSITÉ»

Cet orchestre au format variable – 10 à 26 membres – s’est inscrit solidement au fil du temps dans le paysage. Nombre de solistes l’ayant fréquenté ont acquis une place importante sur l’échiquier du jazz hexagonal: Andy Emler, Nguyen Lê, Marc Ducret, François Moutin, Médéric Colignon, Antonin Tri Hoang...

L’ONJ et ses statuts ont évolué. La durée du mandat du chef d’orchestre, d’un an au début, a été allongée et il est devenu «directeur artistique». Un label – ONJ Records – existe depuis deux ans. La rémunérati­on de ses membres a changé: seul le patron est aujourd’hui salarié alors que tous l’étaient à l’origine.

Mais la philosophi­e de l’orchestre est toujours la même: un chef qui change régulièrem­ent, afin d’éviter la sclérose, et décide en toute indépendan­ce de l’instrument­ation, du casting et des orientatio­ns artistique­s.

«L’ONJ est plus que jamais une nécessité. Dans un monde comme celui-là, il faut montrer que la culture est toujours soutenue, existe et plus que jamais vivante», estime Olivier Benoît, pour qui diriger une «institutio­n aussi prestigieu­se est une consécrati­on».

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