Le Journal de Montreal - Weekend
SYMPHONIE EN ART MAJEUR
9-Le film
Collaboration de neuf cinéastes Avec Stéphane E. Roy
Audacieux et surprenant, 9-Le film met en scène des acteurs de renom, dirigés par des réalisateurs aguerris.
On assiste donc à un défilé impressionnant de professionnels en pleine possession de leurs moyens, comme Diane Lavallée (exquise en gérante de succursale de banque mielleusement sadique), Marc Labrèche (merveilleux en intello complètement fou), Hélène Bourgeois Leclerc (savoureuse en touriste «fuckée»), Christian Bégin et Anne-Marie Cadieux (ils crèvent l’écran en couple d’une rare perversité), Alexis Martin (impressionnant en mec muet de douleur), Nicolas Canuel et Maxim Gaudette (inoubliables en routiers, l’un inquiétant, l’autre trop naïf), François Papineau (excellent en réalisateur sado-maso) et Anne-Élisabeth Bossé (drôlement pathétique en fille oubliée de tous), etc.
Le lien de cette sauce peu commune est Marc Gauthier (Stéphane E. Roy), conférencier et motivateur spécialisé en communication. C’est à sa conférence qu’assistent tous les personnages vedettes des neuf vignettes.
Impossible pour les cinéphiles de ne pas être interpellés par la manière dont sont traités les problèmes de communication, qu’il s’agisse de ceux d’un client avec sa banque, de couples aux prises avec divers problèmes, du tournage d’une pub, d’une rencontre de deux hommes dans un resto routier (autre point fort du film), des non-dits entre deux anciens amoureux ou encore d’un homme accablé par la perte subite de sa femme. Les dialogues sont d’une rare justesse et tous les acteurs sont spontanés, sincères et convaincants. Les réalisateurs réussissent à conserver leur style propre et reconnaissable. Ce mélange, que l’on croit hasardeux au départ, s’avère être un succès. Loin d’être un «patchwork» sans cohérence, 9-Le film se révèle être une symphonie sans fausse note.