Le Journal de Montreal - Weekend
L’ANNÉE DES ÉTAPES IMPORTANTES
Lynda Lemay n’oubliera pas 2016 de sitôt. Deux mois après avoir fêté son 50e anniversaire de naissance, la chanteuse lance son 14e album studio en carrière. Cette année, elle célèbre aussi son soixantième concert à l’Olympia de Paris (!), ses 25 ans avec
Faire 60 Olympia de Paris est très impressionnant. Que représente cette salle pour toi?
«J’ai pris l’habitude d’aller dans cette salle parce que je m’y sens bien. C’est exactement la grandeur de salle qui convient au genre de spectacle que j’offre. Je pourrais faire un soir dans une salle de 6000 places, mais ça prendrait des écrans géants. Je suis une raconteuse avant tout. Je veux une proximité avec le public. À l’Olympia, je m’y sens chez moi.»
Est-ce un record d’y avoir fait 60 spectacles?
«Au niveau des Français, je ne sais pas si Bécaud ou Sardou ont atteint ou dépassé ça. Mais je sais que c’est pas mal un record hors France. C’est le fun. T’as une impression d’avoir accompli quelque chose d’extraordinaire.»
«Avant de devenir chanteuse officiellement, j’avais une cassette où j’essayais de chanter une chanson. À la fin, je criais à la blague: merci, public de l’Olympia de Paris! On peut se permettre de rêver grand.»
Pour ce 14e album en carrière, est-ce que l’inspiration pour les chansons est venue aussi naturellement que dans le
passé?
«J’écris toujours très spontanément et je ne force jamais l’inspiration à être au rendez-vous. Je ne suis pas le genre d’artiste qui écrit à chaque matin. Je ne suis pas disciplinée. Je peux passer des mois sans écrire, parce que je sens que je n’ai rien à dire. À un moment donné, je tombe dans une période où je sais que j’ai juste à m’asseoir, prendre ma guitare sur mes genoux et l’inspiration est là.»
De quelle façon est arrivée la collaboration avec Claude «Mégo» Lemay pour la réalisation de l’album?
«J’ai pensé à lui et je lui ai demandé s’il voulait embarquer dans l’aventure. On était assez pris dans nos vies tous les deux, mais on voulait le vivre de la même façon, ce projetlà. On n’a pas à se parler, Mégo et moi, pour se comprendre. On n’est pas parents, même si on est des Lemay, mais c’est comme si on était frère et soeur. On se connaît depuis 1988. C’est une relation qui remonte au Festival de Granby.»
Encore aujourd’hui, de quelle façon partages-tu ton temps entre le Québec et la France?
«Je fais plus de tournées à l’extérieur qu’ici, tout simplement parce qu’il y a plus de demandes et que le marché est beaucoup plus grand. Quand on fait de la tournée à l’extérieur, je ne veux pas m’absenter pendant des mois, parce que j’ai ma famille qui est ici. Je ne veux pas déménager en France.»
«Les gens pensent que j’habite là-bas ou que j’y ai un pied-à-terre, mais non. J’habite sur la Rive-Sud de Montréal.» Comment as-tu accueilli ton arrivée dans la cinquantaine en juillet dernier? «Ça fait depuis que j’ai 46 ans que je disais que j’allais avoir bientôt 50 ans. Donc quand j’ai passé le cap, ça ne m’a rien fait parce que j’en parlais depuis quatre ans!»
«J’aime mieux être vraie sur mon âge et ne pas essayer de jouer la carte de la vedette qui ne veut pas vieillir. Je veux accepter de vieillir. Ce n’est pas facile de le faire sous les caméras. Ce n’est pas nécessairement agréable de voir ton corps qui change, mais c’est normal.»
Après ton spectacle-lancement de mercredi dernier au Théâtre Outremont, à quel moment reviendras-tu sur scène au Québec?
«Je fais un spectacle à Brossard en avril, l’an prochain. Je vais aussi poursuivre la tournée du ROSEQ au printemps. Il faut que ça rentre tout le temps dans des “segments tournée”. Parce que je veux aussi avoir mon temps en famille. C’est pour ça que c’est étalé sur le long terme. J’aime mieux voir ça comme ça que de m’épuiser et de m’en vouloir d’avoir raté un moment de vie de mes enfants.»
Le nouvel album de Lynda Lemay, Décibels et des silences, paraîtra le 23 septembre prochain.