Le Journal de Montreal - Weekend
À LA REDÉCOUVERTE DE GROENLAND !
Trois ans après avoir pris le Québec – et Pierre-Karl Péladeau, évidemment – par surprise avec sa pop orchestrale aussi accrocheuse que saccharinée, la troupe Groenland étonne à nouveau les admirateurs avec A Wider Space, un second disque qui s’avère être un pari quand même audacieux.
Collectif qui s’était distingué avec un folk pop lumineux et ampoulé qui rappelait, notamment, Of Monsters And Men et autres Lumineers, Groenland fait fi de «la suite logique» et propose plutôt de nouvelles pièces abondant davantage dans «la simplicité volontaire» que la stratégie «foutons du glockenspiel sur toutes les pistes et croisons les doigts». À la bonne heure!
Oh, et fans de la première heure, rassurez-vous, car l’ensemble vous réserve quelques chansons plus élégantes – dont The Weather – qu’on aurait pu retrouver sur The Chase, leur fameux premier album. Comme quoi, la transition se fera sans heurt!
ALLER VOIR AILLEURS
De plus, la troupe menée par la chanteuse Sabrina Halde (toujours bien en voix, d’ailleurs), ajoute des teintes insoupçonnées à ses compositions. Les airs soul de Nothing Personal, l’extrait introduisant A Wider Space, en témoigne tout particulièrement.
Puis, sur des pièces comme Distractions, Times Of Survival et Healing Suns, l’orchestre livre des musiques combinant synthétiseurs... et cordes. Un heureux mélange, bien qu’inattendu.
UN PETIT BÉMOL, TOUTEFOIS...
Bien qu’on salue ces pirouettes stylistiques inespérées faisant foi du cheminement de Groenland depuis la parution de The Chase, on aurait souhaité que la joyeuse bande conserve l’éclair de folie qui l’animait à l’époque.
Tout le sérieux entourant A Wider Space semble avoir étouffé un brin le plaisir de ces bêtes de scènes.