Le Journal de Montreal - Weekend

SHALOM JÉRUSALEM !

JÉRUSALEM, Israël | Suivre les pas du Christ sur la Via Dolorosa jusqu’au Saint-Sépulcre, s’enivrer des délices du monde arabe et des trésors yiddish, déposer ses prières au Mur des Lamentatio­ns… Jérusalem se vit à grand spectacle. Voyage dans le temps à

- Patricia Miotto Collaborat­ion spéciale

Il y a des voyages qui ne laissent pas indifféren­ts. Comme un pèlerinage en Terre sainte au Moyen-Orient. Réputée dans le monde entier pour son patrimoine architectu­ral, Jérusalem attire les pèlerins en quête de spirituali­té et les amoureux d’histoire. Berceau des grandes religions monothéist­es (christiani­sme, judaïsme et islam), Jérusalem est rythmée autant par la foi que la frénésie, depuis les souks jusqu’au Tombeau du Christ. Mais le poids historique des lieux reste celui du Mur des Lamentatio­ns, car depuis plus de 2000 ans, il demeure l’unique souvenir du mur d’enceinte du Temple qui a survécu à sa destructio­n par les Romains. On dit qu’il est l’un des sites les plus sacrés du judaïsme et que sur place, la spirituali­té est palpable. Selon la tradition, la présence divine n’a cessé d’y demeurer.

Jérusalem, c’est 3000 ans d’histoire à chaque coin de rue. La vie au quotidien fourmille dans les quartiers juif, musulman et chrétien, qui pourtant se partagent avec précision un petit territoire où le culte religieux se révèle dans toute sa splendeur. Depuis la création de l’État d’Israël, le 14 mai 1948, Palestinie­ns et Israéliens sont opposés dans un conflit religieux et nationalis­te, malgré les tentatives de paix déployées par la communauté internatio­nale. Jérusalem demeure un lieu convoité faisant parfois l’objet de tensions vives, malgré des endroits reposants où règne une douceur de vivre. D’ailleurs, la vie occidental­e anime les rues, les boutiques et les restaurant­s en semaine, mais dès le vendredi soir, le silence règne pour célébrer le shabbat jusqu’au dimanche; aucun transport public ni restaurant ouvert, tout est fermé. La seule présence est celle de l’armée israélienn­e qui disperse de jeunes Palestinie­ns à l’entrée de la porte de Jaffa, par crainte de troubles… Car non loin de là se trouvent les territoire­s palestinie­ns qui s’étendent sur la partie est de la ville.

SORTIR DES SENTIERS BATTUS

«Tout est plus cher pour nous! s’exclame Kazim, un Palestinie­n qui vit à Jérusalem. Le gouverneme­nt israélien nous fait la vie dure. Le prix des maisons est le double pour les Palestinie­ns. Nous ne sommes pas considérés comme des citoyens de Jérusalem, et nous sommes obligés de payer des impôts locaux sans avoir droit aux services de base», confie-t-il. En 1967, l’armée israélienn­e prend aux Jordaniens la Vieille Ville et des quartiers est. Depuis, le tiers palestinie­n de la population est concentré à Jérusalem-Est, et rares sont les juifs qui se rendent dans les quartiers palestinie­ns.

En plus d’être chauffeur de taxi, Kazim est guide pour arrondir ses fins de mois. Il emmène les touristes à Bethléem, village palestinie­n qui abrite la célèbre Basilique de la Nativité, où est né le Christ; une visite qui permet également de mieux comprendre le conflit qui oppose ces deux pays depuis plus de soixante ans.

À cent kilomètres de Jérusalem se trouve la mer Morte, le célèbre lac salé situé à 420 m au-dessous du niveau de la mer, qui risque de disparaîtr­e un jour, à cause de l’activité humaine. L’eau y est tellement salée – 275g/litre d’eau! – qu’elle permet au corps humain de flotter sans effort.

Chaque année, Jérusalem attire des millions de pèlerins avec des prix attractifs. Elle a toujours fasciné du fait de ses édifices religieux, car derrière ces murs de béton se cache le divin ou encore toute l’histoire de l’humanité.

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