Le Journal de Montreal - Weekend
Un comédien aux multiples facettes
Christian de la Cortina, qui interprète Miguel, l’énigmatique vice-président au marketing de la série O’, n’a pas d’accent «latino» dans la vie de tous les jours. Le comédien d’origine chilienne, né au Québec, adopte cet accent au bénéfice de son personna
Au bout du fil, le comédien, qu’on a vu dans les séries La marraine, 19-2 et dans le film Les 4 soldats de Robert Morin, parle québécois.
«J’ai grandi à l’école comme un Québécois, mais, à la maison, on avait notre propre loi 101, où l’on devait parler espagnol. Je remercie mes parents d’avoir agi de la sorte. Ça m’a donné une langue additionnelle et ça m’a ouvert des portes en tant que comédien», a lancé le père de trois enfants, né à Cowansville en 1979.
Christian de la Cortina personnifie Miguel Gonzales, un jeune Mexicain qui s’est joint à l’entreprise d’eau embouteillée Agua, dirigée par la famille O’Hara. Pour nourrir et bonifier son rôle, le comédien a fait preuve d’audace et il a demandé à rencontrer les auteurs.
«Je voulais en apprendre plus sur ce qui était pour arriver pour mon personnage. Je voulais savoir où il s’en allait et connaître ses véritables intentions. Miguel est un personnage un peu ambigu, et je voulais m’assurer de bien interpréter ce qui est écrit. J’aime savoir ce genre de choses, et ça m’a aidé», a-t-il fait remarquer.
ORIGINE CHILIENNE
Le personnage de Miguel Gonzales, précise le comédien, sera un élément fort de la série au cours des prochaines semaines. En effet, il a été enlevé par des Mexicains après avoir découvert qu’une usine partenaire d’Agua exploitait des enfants, et son retour à Montréal soulève beaucoup de questions.
«C’est toujours intéressant de jouer des personnages qui font bouger l’histoire, et je pense que Miguel commence à être dans cette lignée. Il va par ses actions rester dans la tête du public», a-t-il mentionné sans aller plus loin, afin de ne pas révéler des détails entourant l’intrigue.
Le comédien précise que son origine chilienne représente un couteau à double tranchant.
«J’ai mis mon pied dans la porte de ce métier en interprétant un personnage latino. Il y a peu de rôles latins et de diversité culturelle à la télé québécoise, mais ça s’ouvre de plus en plus. Je vois une effervescence dans les rôles qu’on m’offre», a-t-il dit.
Christian de la Cortina indique qu’il est aussi capable de jouer un Québécois.
«Je suis un peu “encanné” dans ce genre de rôle, mais je suis très à l’aise là-dedans. J’aime mes origines et ça ne me dérange pas. Je dois être la première diversité culturelle à jouer un vice-président marketing dans une série québécoise», a-t-il laissé tomber.
UNE PASSION
Le comédien, qui détient un baccalauréat en administration des affaires, mène parallèlement à son métier d’acteur une carrière d’auteur et de réalisateur.
Il a signé le court-métrage Carjacking et le film Transit. Le thriller Generation Wolf, son deuxième long-métrage, sera lancé sur les écrans le 14 octobre. Un film qu’il a financé avec de l’argent provenant du privé.
«C’est l’histoire d’un gars qui se lance en affaires, où il transforme des voitures régulières en véhicules électriques. Des difficultés l’amèneront à faire faillite et à frayer avec un ancien ami, qui fait des magouilles à gauche et à droite et qui offre de l’aider financièrement. C’est un thriller humain et réaliste qui met en vedette une belle relation entre un père et un fils. Je suis très fier de ce film, qui va être présenté un peu partout au Québec», a-t-il raconté.
En plus d’avoir réalisé ce film, qui a été tourné avec un budget d’un million de dollars, Christian de la Cortina en joue le rôle principal.
«J’ai choisi de réaliser ce film en raison d’un budget limité. J’aime la réalisation, mais je n’y tiens pas plus que ça. J’aimerais continuer à écrire, jouer dans mes films et confier le travail de réalisation à une autre personne. Je veux faire des films pour contrôler ma carrière d’acteur. J’aime écrire et j’aime le jeu. C’est ma passion», a-t-il affirmé.
O’ est diffusée le mardi, à 21 h, sur les ondes de TVA.