Le Journal de Montreal - Weekend
» LE « GRAND SALTIMBANQUE RACONTE LE CIRQUE DU SOLEIL
Gilles Ste-Croix a une carrière pour le moins impressionnante. Dans sa nouvelle biographie, Ma place au soleil, l’ancien échassier revient sur ses différentes expériences personnelles et parle surtout de son bébé le plus cher: le Cirque du Soleil, qu’il a
Gilles Ste-Croix n’avait jamais pensé écrire sa biographie. Ainsi, lorsque les Éditions La Presse l’ont contacté pour lui proposer cette idée, l’homme de 67 ans s’est demandé qui s’intéresserait à sa vie.
Mais comme il avait déjà commencé à écrire son enfance, pour la raconter à ses cinq enfants et ses dix petitsenfants, il s’est laissé convaincre.
C’est ainsi que paraît le bouquin Ma place au soleil, au bout d’un an de travail. Il y a quelques jours, Gilles Ste-Croix rencontrait les médias pour parler du livre. Le lieu de l’entrevue: le siège social du Cirque du Soleil.
Car même s’il a officiellement quitté le Cirque il y a deux ans, Gilles SteCroix y reste profondément attaché. Il a insisté pour faire toutes les entrevues assis dans le siège original du spectacle Saltimbanco.
«C’est le siège du saltimbanque», explique-t-il avant de nous montrer sa carte d’affaires sur laquelle est écrit «Grand Saltimbanque». «Il n’y en a qu’une comme ça», dit-il.
GRÂCE AUX POMMES
En lisant Ma place au soleil, on ne peut qu’être impressionné par le parcours de Gilles Ste-Croix au fil des années. Abitibien d’origine, il raconte sans censure ses expériences sur l’acide, sa vie dans une commune et sa passion pour les échasses.
C’est à Baie-St-Paul, dans le comté de Charlevoix, que l’aventure du Cirque du Soleil a commencé. Travaillant comme animateur dans une auberge de jeunesse, Gilles SteCroix y a fait la rencontre de Guy Laliberté.
Inspiré par une troupe d’échassiers du Vermont, Bread and Puppet Theatre, Gilles Ste-Croix voulait lancer une troupe de théâtre de rue. Pour attirer l’attention du gouvernement, il avait même parcouru la distance de Baie-St-Paul à Québec en échasses...
Mais au fait, pourquoi cette passion pour les échasses? Gilles Ste-Croix travaillait comme cueilleur de pommes et il s’était dit qu’il serait plus simple de grimper dans les arbres en s’attachant des petites échelles aux jambes!
AUCUN REGRET
C’est après avoir connu un beau succès avec une fête foraine que Gilles Ste-Croix et Guy Laliberté ont eu l’idée du Cirque du Soleil. On connaît la suite.
Parce qu’il avait la fibre artistique plus développée, Gilles Ste-Croix s’est occupé des projets spéciaux et du département artistique au Cirque. «Au début, j’étais tout seul pour m’en occuper. Aujourd’hui, il doit y avoir 150 personnes qui travaillent dans ce département», dit-il.
De son côté, Guy Laliberté, avec ses talents d’homme d’affaires, s’occupait d’aller chercher le financement. Au début, il a été question que Gilles Ste-Croix embarque comme copropriétaire dans l’aventure. Mais il a finalement refusé.
«Mais c’était tellement fragile et j’avais une famille à faire vivre, ditil. Je préférais être rémunéré pour le travail artistique plutôt que de penser à ce que ça allait peut-être rapporter.»
Avec le Cirque qui a vu sa valeur s’élever à plusieurs milliards au fil des années, Gilles Ste-Croix assure ne pas avoir de regrets à cet effet. «Ça m’a rémunéré énormément bien, dit-il. J’ai très, très bien vécu. Je vis encore très bien aujourd’hui.»
Il y a cinq ans, Gilles Ste-Croix a lancé une école de cirque pour enfants, au Mexique. «Ça me permet de m’amuser encore à faire des spectacles avec les enfants, à cultiver chez eux le désir du dépassement. Je continue de m’amuser.»
Le livre de Gilles Ste-Croix, Ma place au soleil, est présentement en librairies.