Le Journal de Montreal - Weekend

DÉFRICHEUR DES TEMPS MODERNES

Véritable référence en matière de réseaux sociaux et d’internet, Dominic Arpin se décrit comme un «cyberdépen­dant» et un «webjunkie fini» qui se soigne. Il célèbre cette année 10 ans de sa populaire émission Vlog.

- Julie Bosman Suivez Dominic Arpin et Vlog! dominicarp­in.ca tva.canoe.ca/emissions/vlog @dominicarp­in facebook.com/dominicarp­infan

Dominic, tu es un véritable pionnier du web et des réseaux sociaux au Québec...

Oui, en quelque sorte, puisque je me suis intéressé à internet dès ses débuts. J’ai découvert Facebook d’une façon assez tragique: je couvrais comme journalist­e la fusillade de l’Université de Virginia Tech, aux ÉtatsUnis. C’est en faisant des recherches sur les victimes que j’ai été mis en contact avec Facebook, qui était alors réservé aux universita­ires. J’ai pressenti que ça allait être révolution­naire. Même chose avec YouTube. J’ai sauté à pieds joints dans cet univers, et j’ai voulu partager mon excitation avec les gens.

Et voilà que tu célèbres ta 10e année à Vlog…

Oui. C’est la seule émission du genre à avoir réussi à traverser une décennie et, qui plus est, sur une chaîne généralist­e comme TVA. Ça me rend vraiment fier. On rejoint près d’un million de téléspecta­teurs à une époque où les gens regardent moins la télé. Ce n’est pas rien!

Le web, les réseaux sociaux sont de super outils, mais tu as avoué avoir développé une certaine dépendance envers eux, ce qui t’a causé des problèmes…

Au début, je devais faire mes preuves. Je voulais être le premier à parler d’une vidéo qui venait de sortir. Dès que je recevais un commentair­e, j’y répondais. Je vivais accroché à Facebook, à mon blogue et à Twitter, si bien que ça m’a rendu malade. J’ai développé des problèmes au cou, aux poignets, aux mains, aux yeux… Mais, en plus de ma santé, ç’a affecté ma vie personnell­e. Quand c’est rendu que tu préfères répondre à un inconnu sur Facebook plutôt que d’avoir une discussion avec ta blonde, il y a un problème. C’est une des raisons pour lesquelles je me suis mis à faire du sport et à chercher à atteindre un meilleur équilibre. Je suis maintenant entouré d’une super équipe qui m’aide en ce sens.

Comment arrives-tu à exiger de tes enfants qu’ils ne passent pas trop de temps devant leur écran?

Je suis un très mauvais exemple, mais, comme la plupart des gens, ma blonde et moi avons établi certaines règles. Ça me «confronte» quand je vois mon fils passer autant de temps devant son écran. Nous l’incluons dans nos activités sportives. Nous avons fait plusieurs petits voyages cet été avec lui, mais il est passionné par ça. Quand je lui demande d’aller jouer dehors avec ses amis, il me fait remarquer qu’il joue en ligne avec ses amis. C’est difficile de l’inciter à faire autre chose quand tous ses amis sont branchés. C’est une réalité à laquelle on doit tous s’adapter. J’avoue que les intérêts de mon fils me permettent de rester à l’affût des nouvelles tendances.

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