Le Journal de Montreal - Weekend

DANS LES GRANDES LIGUES

Après un premier opus, Old Man, fait 100 % maison, le finaliste de la troisième saison de La Voix, Matt Holubowski, est de retour avec un deuxième album, Solitudes, le premier sur l’étiquette Audiogram. Le Journal s’est entretenu avec lui.

- Raphaël Gendron-Martin Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin@quebecorme­dia.com

Pourquoi avoir décidé de lancer ton album durant la saison d’automne?

«C’est ma saison préférée. J’aime la températur­e et les couleurs. On dirait que tout est en train de mourir et ça donne un renouvelle­ment à la vie.»

Comment s’est passée la création du disque?

«C’était super amusant, mais beaucoup de travail. Beaucoup plus que je pensais! (rires) Comme j’étais aussi producteur de l’album, il y avait des responsabi­lités autant business que créatrices. C’était un défi, mais c’était vraiment extraordin­aire. Je pense que j’ai beaucoup grandi comme musicien.»

«Mon premier album, je l’avais enregistré de façon assez simple, avec un ou deux micros dans une chambre. Cette fois-ci, on a beaucoup exploré les tonalités de chaque instrument. Il y a eu beaucoup d’échanges entre les musiciens, le réalisateu­r et moi. C’était passionnan­t.»

Tu as voyagé énormément au cours des dernières années. Jusqu’à quel point cela t’a-t-il inspiré pour l’album?

«Je dirais qu’il y a 80 % de l’album qui a été écrit en voyage. Il y a beaucoup de textes et de sujets qui me sont venus à l’esprit lors de mon dernier voyage [il est allé en Amérique centrale l’hiver dernier]. Quand t’es en voyage d’une façon prolongée, ça te permet de te libérer l’esprit et de penser différemme­nt.» À La Voix, on t’a connu comme étant Mathieu Holubowski. Maintenant, tu t’appelles plutôt Matt. Est-ce en prévision d’aller jouer à l’étranger? «En partie oui. C’est sûr que Matt se prête un peu mieux à l’internatio­nal que Mathieu. Mais si j’avais su que je pouvais utiliser Matt à La Voix, c’est ce que j’aurais fait ça, car tous mes amis et ma famille m’appellent Matt. Il y a juste ma mère qui m’appelle Mathieu quand elle est fâchée contre moi (rires). J’ai donné Mathieu à La Voix parce que je pensais qu’il fallait donner son nom légal. Mais j’ai su par la suite que j’aurais pu donner Matt.» Parlant de La Voix, l’émission s’est terminée depuis plus d’un an. Qu’est-ce qu’il en reste aujourd’hui pour toi. Y es-tu encore beaucoup associé? «C’est un détachemen­t progressif et naturel qui va se faire. On n’essaie pas de nier quoi que ce soit. Éventuelle­ment, en sortant un nouvel album, l’idée est que ça vive parce que la musique est bonne et non parce que j’ai passé à la télé. Ça reste à voir. C’est sûr que j’ai la chance d’avoir un engouement autour de moi grâce à ce phénomène-là. Les journalist­es font le suivi avec moi parce que j’étais à La Voix. Pour cet aspect-là, je ne veux pas que ça disparaiss­e vite! (rires) C’est un avantage énorme, un beau petit raccourci. Mais en même temps, les raccourcis, je n’aime pas trop ça.» Le titre de l’album Solitudes fait référence à quoi? «Je voulais un titre qui pouvait se prêter autant à l’anglais qu’au français. La solitude, je pourrais en parler longtemps. Le point de départ, c’est le roman Les deux solitudes, de Hugh Maclennan, un auteur montréalai­s. Il parlait des deux solitudes, francophon­e et anglophone, à Montréal, dans les années 1920. C’est comme une histoire d’amour qui se passe entre un francophon­e et une anglophone. Un peu comme Roméo et Juliette, un amour interdit. Ça m’a suivi longtemps dans ma vie, en tant que personne bilingue. J’ai toujours trouvé que j’habitais dans une espèce de troisième solitude. Ç’a été le point de départ, mais je ne veux pas commencer un débat sur la langue non plus.»

Qu’est-ce qui se passe pour toi avec l’internatio­nal?

«C’est dur de percer aux États-Unis. Ça coûte plus cher d’y tourner qu’en Europe à cause des permis de travail. Je crois que je vais commencer par l’Europe, mais il n’y a rien de planifié pour l’instant. L’objectif était vraiment d’y aller avec la stratégie “à la René Angélil”. On va placer les choses au Québec. Je dois me roder en spectacle et en faire le plus possible. Il faut solidifier la base au Québec avant de partir à l’étranger.» L’album de Matt Holubowski, Solitudes, est présenteme­nt sur le marché. Pour les dates de spectacles: mattholubo­wski.com.

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PHOTO COURTOISIE LEPETITRUS­SE Matt Holubowski présente son premier album sur l’étiquette Audiogram.

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