Le Journal de Montreal - Weekend
L’IRRÉDUCTIBLE CINÉMA BEAUBIEN
Un des rares cinémas indépendants à se tenir encore debout à Montréal, le Cinéma Beaubien a célébré cette semaine son 15e anniversaire. Alors qu’on annonce depuis des années la fin des cinémas de quartier, l’établissement de la rue Beaubien continue de se garder en bonne santé grâce à une clientèle fidèle et passionnée et à une programmation cinéphile, sans contenu hollywoodien.
«Notre recette, c’est d’aller chercher des petites perles qui ne sont pas diffusées dans les grandes salles commerciales, explique en entrevue le président et directeur général du Beaubien, Mario Fortin.
SAUVÉ PAR LES CINÉPHILES
Construit en 1937, le Cinéma Beaubien a bien failli disparaître en 2001 quand son ancien propriétaire, Cineplex Loews Odeon, a annoncé la fermeture de 72 de ses cinémas au Québec, dont le Beaubien (qui portait alors le nom de Cinéma Dauphin). Mais les gens du quartier Rosemont-La Petite-Patrie se sont mobilisés pour sauver leur cinéma.
«C’est grâce aux gens du quartier si le Cinéma Beaubien est encore là aujourd’hui, rappelle Mario Fortin.
«Ils ont ramassé des sous ici et là et ils sont venus me chercher pour faire un plan d’affaires. Petit à petit, on a réussi à aller chercher du financement privé, et à convaincre les banques et les gens de la Ville de Montréal.»
C’est à ce moment que l’établissement a retrouvé le nom de Cinéma Beaubien.
«C’est drôle parce que les gens nous disaient: ben voyons donc, il n’y a pas d’avenir dans les salles de cinéma. Le futur, c’est le DVD. Or, 15 ans plus tard, il n’y a plus de DVD, mais la salle de cinéma, elle, est encore là. Elle va toujours passer à travers.»