Le Journal de Montreal - Weekend
¡VIVA LA REVOLUCIÓN!
Paru cette semaine en DVD et en VSD, L’État libre de Jones raconte l’histoire extraordinaire et inédite au cinéma d’un révolutionnaire de la Guerre de Sécession, campé par Matthew McConaughey (Dallas Buyers Club). Pour marquer le coup, Mediafilm convoque le souvenir d’autres révolutionnaires, héroïques ou pas, dont le cinéma a très bien su raconter le parcours.
3 CARLOS
Inspiré par la colossale recherche effectuée par le journaliste Stephen Smith, le Français Olivier Assayas (Les destinées sentimentales) a circonscrit avec intelligence, sans jamais prendre parti, la vie du terroriste Ilich Ramirez Sanchez, depuis son implication dans le Front populaire de la libération de la Palestine jusqu’à son arrestation au Soudan en 1994. Résultat: une page d’histoire du terrorisme géopolitique, par laquelle le cinéaste ne vise pas tant la vérité historique que l’authenticité psychologique et émotionnelle des protagonistes.
3 CHE
Steven Soderbergh (Erin Brockovich) reconstitue les épisodes marquants de la vie du révolutionnaire Ernesto «Che» Guevara, dans cette oeuvre ambitieuse, dense et précise. Le sujet lui-même ayant depuis longtemps été mythifié, il eut été facile d’opter pour un traitement hollywoodien et hagiographique. Or, à l’inverse, le cinéaste a privilégié, dans la première partie surtout, une approche à hauteur d’homme qui ne laisse place à aucun débordement. Plus classique et linéaire, le second volet est paradoxalement le plus prenant.
2 DANTON
Gérard Depardieu interprète avec puissance et conviction le rôle-titre de cette oeuvre signée Andrzej Wajda (L’homme de fer) et centrée sur la rivalité de ce dernier avec Robespierre, qui le fera traduire devant le tribunal révolutionnaire en 1793. Wajda reconstitue ce moment historique par un style direct et réaliste, fort éloigné des habituels traitements épiques de semblables sujets. Pour touffue qu’elle soit, l’intrigue est racontée avec une force véhémente dans un traitement qui confère à cette anecdote du passé des résonances contemporaines.
2 VIVA ZAPATA
En 1952, le grand Elia Kazan racontait dans ce film les exploits d’un paysan mexicain analphabète (Marlon Brando) qui, en 1911, a entrepris une longue lutte contre la dictature aristocratique de son pays. L’ensemble est campé dans un climat d’épopée auquel contribue une photographie d’une beauté peu commune. La mise en scène vigoureuse et précise éclaire une situation politique complexe et l’interprétation, tant de Brando que de ses partenaires, est excellente.