Le Journal de Montreal - Weekend
UNE GASTRONOMIE SAVOUREUSE
Avez-vous faim? Appartenant à la France outremer, Saint-Barthélemy ne vous laissera pas en plan. Il y a des restaurants français chers, bien sûr, qui font venir la plupart de leurs ingrédients de France ou des États-Unis. En règle générale, je les évite et me dirige plutôt vers des restos où l’on peut déguster les plats locaux.
Première destination: Eddy’s Ghetto, géré par Eddy Stackpole, fils du fondateur du Select. Il y a plus de 20 ans, Eddy a créé ce jardin féerique décoré avec des meubles de Bali. Oui, vous y trouverez du colombo (cari antillais), du poisson local et même parfois le cabri. Eddy (reconnaissable par son casque de cheveux poivre et sel) fut le premier restaurateur à dire non aux prix fous des restaurants français, et sa cuisine antillaise asiatique abordable attire toujours du monde.
Autres bonnes adresses à Gustavia: Do Brasil, restaurant latino-brésilien créé par le chanteur-tennisman Yannick Noah et installé sur la Plage aux Galettes (n’oubliez pas de réserver votre table au bord de l’eau). Bonito, restaurant reconnu pour sa cuisine latino-moderne et son ambiance animée par un DJ. Pour des sushis, il y a BAZ (Le Bete a Z’Ailes), restaurant-bar qui donne directement sur le port avec musique chaque soir. Pour une pizza et des plats italiens simples, allez au populaire Isoletta (frère cadet du célèbre restaurant italien Isola), où l’on achète la pizza au mètre.
Pour déguster la vraie cuisine créole, dirigez-vous vers Le Grain de Sel à Salines, où Eddy Cocuin, chef originaire de Marie Galante en Guadeloupe, prépare des plats traditionnels, comme les acras (beignets de morue), la fricassée de lambi, les ouassous (écrevisses géantes de Guadeloupe) et le tourment d’amour (gâteau à la noix de coco) en dessert. Arrivez tôt, de préférence à midi, car le service est assez relax.
Impossible pour ceux qui, comme moi, connaissent Saint-Barthélemy depuis 30 ans, de ne point se plaindre que l’île n’est plus ce qu’elle fut. C’est sûr qu’on n’y croise plus ces femmes de SaintBarthélemy qui portaient des robes calicots délavées, des chapeaux de paille brodés à la main et qui marchaient pieds nus. Les petites fermes où broutaient autrefois des cabris sont maintenant devenues des villas de luxe à 10 millions de dollars et les petites routes en béton qui serpentent sur l’île, où l’on ne voyait que de rares Mokes (voiture d’antan ouverte aux éléments), voient désormais défiler des voitures modernes jour et nuit.
Malgré tout, Saint-Barthélemy reste un endroit de rêve par lequel je me sens attiré tous les ans.