Le Journal de Montreal - Weekend
« C’EST POSSIBLE DE FAIRE DU ROCK EN FRANÇAIS »
Il y en a deux qui ont les cheveux longs, un qui porte la barbe des séries de la LNH et le quatrième était en lendemain de veille au moment de l’entrevue. Une jolie blonde pose sur la pochette de leur nouvel album, Fuego, et leur fourgonnette de tournée, surnommée Martine, affiche 453 000 kilomètres à l’odomètre. N’en doutez pas, les gars du groupe Caravane sont des rockeurs en bonne et due forme.
Et des rockeurs qui chantent en français, le genre de truc qui ne court plus les rues dans le Québec de 2016. Pas pour rien que le chanteur Dominic Pelletier cite le vénérable Michel Pagliaro parmi ses influences.
«On veut prouver aux jeunes que c’est possible de faire du bon rock en français même si c’est difficile. Au nombre de paroles que j’efface...», lance Pelletier pendant que ses compagnons (William Duguay-Drouin, Raphaël Potvin et Guillaume Méthot) dissertent sur la difficulté de rocker dans la langue de Molière.
En prenant bien soin de ne nommer personne histoire de ménager les susceptibilités dans la colonie artistique québécoise, les gars soulignent qu’il est facile «d’être quétaine» lorsqu’on écrit des chansons rock en français, ce qui explique pourquoi le genre rebute les jeunes mélomanes.
«On essaye de plaire à ceux pour qui le rock n’est pas cool et qui préfèrent l’électro», soumet Potvin.
ALBUM DE NUIT
Après avoir placé quatre extraits de son premier album Chien noir à la radio, Caravane revient avec un album aux mélodies rock accrocheuses, mais avec des textes plus intimes, indique son chanteur.
«J’ai perdu la voix l’an passé et il a fallu que j’arrête de faire des concerts. Ça donne un album plus introspectif qui parle des problèmes qu’on a eus et de notre acharnement pour réussir l’album», dit Dominic Pelletier. Fuego est disponible depuis hier. Il a été réalisé par Guillaume Beauregard (Vulgaires machins). Les lancements officiels auront lieu le 4 octobre, au Ritz P.D.B. de Montréal, et le lendemain, au Cercle de Québec.