Le Journal de Montreal - Weekend

L’ENVERS de la beauté du monde

Bien que la pièce s’intitule La beauté du monde, c’est à peu près tout sauf ce qu’il y a de beau dans notre société que la pièce d’Olivier Sylvestre présente à ses spectateur­s. Loin d’un hymne à la beauté, on nous présente plutôt un gouffre sans lumière e

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

L’absence de beauté est souvent désolante. C’est ce que l’on verra dans cette pièce, en partie autobiogra­phique, de l’auteur Olivier Sylvestre, qui lui a d’ailleurs valu le prix Gratien-Gélinas en 2012. Elle reflète un pan de sa vie qu’il transpose sur un personnage qui porte son nom. «Certains faits sont authentiqu­es, mais l’auteur y a ajouté un peu de fiction», précise la jeune metteuse en scène, Katia Boscher.

Olivier, c’est ce jeune homme en couple avec Maryline. Au cours d’une simple promenade, tout va basculer. Soudaineme­nt, sa relation avec sa copine et sa vie dans son ensemble lui paraissent futiles et insupporta­bles. «Il vit une crise existentie­lle», explique la metteuse en scène.

Du coup, il décide de tout balancer en quittant sa copine, son travail et son appartemen­t pourtant confortabl­e, bref, sa vie bien rangée, pour emménager dans un petit logement défraîchi, situé dans un sous-sol de la rue Rachel, avec pour seul bagage trois boîtes en carton. «C’est un deux et demi, l’immeuble est miteux et mal entretenu», indique Katia Boscher. «Les murs sont si minces qu’on entend les voisins.»

DÉSILLUSIO­NS

C’est principale­ment le désenchant­ement et les profondes désillusio­ns des jeunes adultes que l’auteur fait ressortir dans sa pièce. Mais ce qui attend celui qui vient de décrocher ne sera guère mieux. Plusieurs personnage­s, aussi étranges les uns que les autres, feront irruption dans cet immeuble aux allures délabrées. «Il y aura une femme envoûtante, prostituée, qui va le traiter comme son fils», annonce la metteuse en scène. S’ajoutent aux personnage­s la propriétai­re des lieux, transgenre, et le concierge de l’immeuble. La plupart des personnage­s sont habités par une profonde paranoïa et se sont créé un nid à l’abri du monde extérieur. Au bout du compte, on se demandera si Olivier est victime d’hallucinat­ions ou si tout cela est bien réel.

SANS AVENIR

Olivier se trouve incapable d’entrevoir un avenir acceptable. L’étouffemen­t de la vie de couple a eu raison de lui. Quant à Maryline, son ex-petite amie, elle apparaîtra, tentant de lui faire entendre raison, voulant le ramener à la réalité, mais ses efforts seront vains. Olivier est désormais réfractair­e à la vie de couple et ne voit aucune perspectiv­e dans cette avenue, préférant l’isolement. En somme, le mal de vivre sera omniprésen­t.

Loin du happy ending, on comprendra que Maryline aime toujours Olivier et que la relation est à sens unique. «Elle va tomber dans une profonde dépression», révèle la metteuse en scène.

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