Le Journal de Montreal - Weekend

L’amitié masculine mise à rude épreuve

L’amitié qui liait trois hommes depuis une trentaine d’années sera ébranlée après que l’un d’eux eut assassiné sa femme. Voudra-t-on l’aider en devenant complice, ou plutôt lui tourner le dos et le condamner pour son geste impardonna­ble? C’est le sujet de

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale

«C’est un acte de jalousie», révèle d’emblée le comédien Guy Jodoin, qui fait un retour au théâtre après quelques années d’absence.

Ce drame de l’auteur français Éric Assous, mis en scène par Michel Poirier, évoque un crime passionnel.

Les trois hommes de cette histoire, ce sont Paul (Guy Jodoin), Max (Sylvain Marcel) et Simon (David Savard). Ils ont l’habitude de se côtoyer sans la présence de leur femme, notamment à l’occasion de leurs parties de cartes, un rituel hebdomadai­re. Un soir, alors qu’ils ont rendez-vous chez Max pour leur habituelle partie de plaisir, Simon tarde à arriver. Lorsque celui-ci arrive enfin, il est déstabilis­é. Max et Paul finiront par comprendre que Simon a commis l’irréparabl­e en assassinan­t sa femme Estelle. Il rapportera à ses amis qu’une dispute a mal tourné et que dans un excès de colère, il l’a étranglée.

Simon, cet homme manipulate­ur et grand séducteur qui aime faire tomber les femmes, implorera alors ses deux amis de le couvrir auprès des autorités en lui servant un alibi afin d’échapper à une peine d’emprisonne­ment.

«Simon avait choisi d’être en couple avec Estelle pour flasher», dit Guy Jodoin. «C’est comme avoir un objet d’art à ses côtés, mais l’objet d’art, un peu trop superficie­l, n’a pas fait l’affaire de Simon.»

AIDER OU CONDAMNER

Ainsi, les deux amis devront décider s’ils aident ou non cet ami devenu un assassin. Ils auront des opinions opposées. Le temps d’une soirée, ils débattront de cette situation embarrassa­nte. «Il faut réagir vite, sinon on devient complice», fait remarquer Guy Jodoin. Paul est ambivalent, parvenant difficilem­ent à condamner son ami, tandis que Max refuse de l’aider. «Les arguments de Max sont très puissants», poursuit l’acteur. Suffisamme­nt pour remettre en question la décision de Paul.

«Si cela arrivait dans ma vie, je serais porté moi-même à agir de la même façon que mon personnage, je ne condamnera­is pas mon ami», confie Guy Jodoin, qui ajoute que le casting est très bien fait. «Nous sommes proches de ce que nous avons à défendre», précise-t-il.

Tout au long de la pièce, la vie de ces trois hommes aux tempéramen­ts différents sera révélée. S’ils ont bien réussi profession­nellement, leur vie personnell­e est moins glorieuse. «Simon a des salons de coiffure, alors que Max est radiologue et Paul, rhumatolog­ue», indique Guy Jodoin, qui a d’ailleurs été à la rencontre d’un rhumatolog­ue afin de préparer le personnage qu’il incarne.

AMITIÉ ÉBRANLÉE

On s’interroger­a sur le sens de l’amitié et ses limites, en se demandant jusqu’où le mensonge peut aller. Peut-on mentir à la justice, au nom de l’amitié, devant un acte criminel?

«Il va y avoir beaucoup de tension jusqu’à la fin», indique Guy Jodoin. «Ça va certaineme­nt susciter beaucoup de discussion­s.»

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NOS FEMMES
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