Le Journal de Montreal - Weekend

OPÉRATION CHARME À NASHVILLE

- Cédric Bélanger Le Journal de Québec

NASHVILLE, Tennessee | Sur la route qui mène vers le succès, de petits détails peuvent faire la différence. Le chanteur québécois Robby Johnson se félicitera peut-être un jour d’être arrivé à une rencontre cruciale avec les dirigeants de Country Music Television (CMT) les bras chargés de café et de petits gâteaux.

Mercredi 5 octobre. Dans le centre-ville encore endormi de Nashville, deux Québécois sont engagés dans une course contre la montre.

Après quatre ans à travailler d’arrache-pied pour se faire un nom dans la capitale du country, le chanteur beauceron Sylvain Robitaille, devenu Robby Johnson quand il est parti faire carrière aux États-Unis, a été convoqué au siège social de CMT. L’équivalent country de MTV songe à ajouter à sa programmat­ion le vidéoclip de la chanson Together, tourné récemment avec une équipe québécoise dans le secteur d’Oka.

«LE SCEAU D’EXCELLENCE»

Comme CMT a l’habitude de s’engager à fond avec les artistes qu’il soutient, cette sélection propulsera­it Robby Johnson à un autre niveau.

«Si je suis choisi par Country Music Television, c’est le sceau d’excellence, l’approbatio­n que je suis dans la cour des grands», explique Johnson.

Dans le milieu très conservate­ur du country où la patience est de mise – Keith Urban et Brad Paisley ont dû faire leurs classes pendant dix ans avant d’accéder à la gloire –, ce serait un exploit hors du commun.

«T’as plus de chances d’être signé dans la NBA (le circuit profession­nel de basketball) que de faire carrière dans la musique à Nashville», illustre le chanteur québécois.

AVEC BLAKE ET CARRIE

L’objectif de Robby Johnson est donc clair pour cette rencontre: charmer ses interlocut­eurs.

Il est 9 h 55. Le rendez-vous a été fixé à 10 h, et Robby Johnson vient à peine de sortir du Starbucks avec ses boîtes remplies de café. Il court vers le véhicule de sa blonde, qui le dépose en catastroph­e au pied de l’immeuble qui abrite CMT.

Seul Johnson est convoqué. Le représenta­nt du Journal réussit tout de même à se faufiler à l’intérieur sous prétexte d’aider au transport des victuaille­s.

Pendant que nous attendons dans un corridor, des téléviseur­s diffusent des clips de Blake Shelton et Carrie Underwood. «Tu t’imagines que ton vidéoclip pourrait jouer après ceux de ces grands noms?», lui lance Le Journal. Les yeux de Robby Johnson s’illuminent.

BEL ACCUEIL

Finalement, un homme vient à notre rencontre et nous conduit à la salle de réunion.

Autour d’une grande table ovale, une dizaine de personnes attendent Robby Johnson. Le café et les gâteaux font mouche, à en juger par la clameur que nous provoquons à notre arrivée. Le plan fonctionne.

Malheureus­ement, Le Journal ne pourra pas aller plus loin. Il faut s’éclipser et laisser Johnson mener son opération séduction.

HEUREUX, MAIS PRUDENT

Trente minutes plus tard, il ressort de la salle avec un type qui le remercie d’une franche poignée de main. De toute évidence, tout s’est bien passé, mais la réponse finale viendra plus tard. Heureux, mais prudent, Robby Johnson tente de ne pas se créer de grandes attentes même si, à l’évidence, l’affaire semble dans le sac.

«Ils m’ont vu par politesse», analyse-til quand il rejoint sa blonde dans son véhicule.

Cette dernière le gronde pour son pessimisme et, peu à peu, le discours de Johnson change. Il croit de plus en plus que son pitch de vente fera effet. L’optimisme reprend ses droits.

Et si son vidéoclip tourne à CMT, Johnson se rappellera ce matin où il a fait la file dans un Starbucks en regardant frénétique­ment l’heure sur son téléphone. Le vidéoclip Together a été mis en ligne vendredi. Pour lire notre dossier complet sur Robby Johnson, rendez-vous au journaldem­ontreal.com.

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