QU’EST-CE QUI S’EST PASSÉ, MONSIEUR COHEN ?

Légende vivante, artiste culte, phénomène de la nature… Leonard Cohen cumule les étiquettes ainsi que les albums. Deux ans après l’inespéré Popular Problems, le poète de 82 ans surprend avec You Want It Darker. Une 14e oeuvre qui, malgré les moyens dont elle a disposé, n’est malheureusement pas à la hauteur du monument.

En 2014, Adam Cohen «rivalisait» bien malgré lui avec son père en proposant, cinq jours avant la parution de Popular Problems, We Go Home, un LP folk pop chaleureux, intimiste, mais surtout réussi.

Puis vint l’annonce de You Want It Darker, un nouveau disque de Leonard Cohen réalisé par son fiston. L’engouement autour du projet familial s’éteint toutefois dès les premières écoutes de l’oeuvre.

TU LE VEUX GLACIAL ?

Reflet de son époque, You Want It Darker est glauque et, avouons-le, plutôt funeste. Si la plume de Cohen est toujours aussi précise, sa voix graveleuse, elle s’essouffle... mais sied totalement à cette production menée de façon (trop?) subtile par le fils.

Là où ça se gâte, en fait, c’est sur le plan des mélodies de Patrick Leonard, son frère d’armes des dernières années.

Si le compositeur de talent a collaboré à plusieurs hits de Madonna par le passé, Patrick Leonard semble être sur le pilote automatique et livre une sélection de musiques versant trop sur la «muzak» froide pour accompagner les vers solennels de M. Cohen.

CELA ÉTANT DIT...

Loin d’être un bide – Treaty, une ballade déchirante mi-soul, mi-«sortons les violons», vous tirera une larme ou deux – You Want It Darker tient davantage de la compilation de pièces mises au rancart pour Popular Problems que d’une digne suite logique.