Le Journal de Montreal - Weekend

QUAND LA MORT FASCINE

Antoine Corriveau, auteur-compositeu­r-interprète à la voix grave et ensorcelan­te à qui l’on doit le magnifique album Les ombres longues, paru en 2014, est de retour avec Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, un nouvel opu

- Vanessa Guimond

«J’ai lu beaucoup sur le thème du tourisme en lien avec la mort. Sur des lieux comme Tchernobyl, par exemple. C’est ce qui a été le point de départ, nous a expliqué l’artiste lors d’une entrevue téléphoniq­ue avec Le Journal. J’étais intéressé à comprendre cet intérêt que l’homme a pour la mort, une chose dont il a pourtant peur. J’ai ensuite transposé ça sur des thèmes plus personnels. J’aime utiliser un univers plus large, plus social, pour présenter des chansons plus intimes.»

Ce n’est donc pas un hasard si le livret de son album s’ouvre avec les citations de deux Israéliens (tirées d’un article publié sur le site news.com.au) qui assistent à des bombardeme­nts sur la bande de Gaza.

«Les gens que je cite étaient carrément assis à la frontière, avec leurs chaises de parterre, pour regarder un bombardeme­nt (...) Où trace-t-on la ligne, quand il y a une catastroph­e en cours? Devonsnous filmer la scène ou porter secours aux gens qui sont touchés? Il y a là une forme de voyeurisme que je dépeins, dans les textes de mon disque.»

UN DISQUE À CINQ

Pour les besoins de ce nouvel opus qui, musicaleme­nt, est loin d’être aussi dark que les thèmes abordés dans ses textes (la mort, les douleurs amoureuses, la déchéance humaine...), Antoine Corriveau a renoué avec le réalisateu­r Nicolas Grou et s’est entouré des musiciens Marianne Houle (arrangemen­ts de cordes), Rose Normandin (arrangemen­ts de cuivres) et Stéphane Bergeron (batterie). «Ç’a été un travail à cinq. Nous avons beaucoup parlé du mood musical de l’album, ensemble (...) Les choses se sont faites naturellem­ent. Je dirais que ce sont principale­ment les arrangemen­ts de cordes et de cuivres qui ont façonné l’univers du disque.» Ces arrangemen­ts, qui amènent une grande richesse à l’album, ont entre autres été exécutés par un ensemble à cordes composé de douze musiciens. «Ça m’a permis de faire quelque chose de grisant, quelque chose que je n’avais jamais fait avant, a dit l’artiste. J’avais envie d’audace pour ce disque-là.»

Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine est présenteme­nt en vente. Antoine Corriveau sera en concert le 27 octobre au Cercle, à Québec, ainsi qu’à La petite boite noire, à Sherbrooke, le 28 octobre.

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Antoine Corriveau présente son troisième album intitulé Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter.

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