DRAME HONNÊTE

Le scénario de La chasse au collet comprend des éléments extrêmement justes malgré certaines lacunes évidentes. D’abord, le sujet d’un site de rencontres pour personnes infidèles (par l’une de ces coïncidences troublantes, Steve Kerr était en pleine préproduction du long métrage lorsque le scandale d’Ashley Madison a éclaté) ouvre la porte à bien des explorations thématiques, qu’il s’agisse de morale, de mensonges et donc de bonheur dans un couple.

Autre point non dénué d’intérêt, le fait qu’Éric est d’abord et avant tout motivé par l’argent. En ne donnant aucune autre motivation à son personnage, Steve Kerr s’assure ainsi de passer un message mordant – notamment en ce qui a trait à toute la stratégie de la campagne de publicité du site – sur la manière de vendre un produit et d’aller chercher sa clientèle.

Le personnage d’Élyse, lui, est plus diffus et moins facile à saisir. Sans trop dévoiler de détails, la jeune femme est animée d’un puissant désir de vengeance qui va la pousser à poser des gestes radicaux. Le jeu de Julianne Côté ne saurait être mis en cause, mais les motivations d’Élyse ne sont pas claires et on se prend, à quelques reprises, à espérer autre chose et à vouloir trouver un sens caché à ses actes.

Drame honnête, La chasse au collet intéresse pendant ses 90 minutes, malgré une fin qui sent un peu trop le «punch gratuit».