Le Journal de Montreal - Weekend

WOODY NOSTALGIE

À 80 ans, Woody Allen convoque dans La Haute Société, offert en DVD et en VSD depuis mardi, le souvenir d’un de ses plus grands films: La rose pourpre du Caire, dont l’action était également campée dans les 1930. La filmograph­ie du réalisateu­r de Manhatta

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ZELIG (1983) 2

À la fin des années 1920, un certain Leonard Zelig (Allen) attire l’attention de la presse par la faculté qu’il a de se transforme­r mentalemen­t et physiqueme­nt pour ressembler à ceux qu’il côtoie. C’est là le point de départ de ce remarquabl­e faux documentai­re (pionnier dans le genre), techniquem­ent impression­nant, tourné dans un noir et blanc magnifique, gracieuset­é du grand chef opérateur Gordon Willis (Le parrain). Des écrivains connus comme Susan Sontag, Saul Bellow et Bruno Bettelheim ont même prêté leur concours à cette aimable fable sur le conformism­e et l’excentrici­té.

BROADWAY DANNY ROSE (1984) 3

Le New York des années 1950 revit dans cette comédie vigoureuse sur les déboires d’un imprésario de petite envergure (Allen) qui accepte d’escorter à un concert la maîtresse de son client (Mia Farrow, irrésistib­le) qui n’est autre que la veuve d’un mafioso. Le film, campé dans des lieux excentrés de la Grosse Pomme et de sa périphérie, est à prendre comme une sorte d’hommage amusé au milieu du showbiz new-yorkais où l’auteur a fait ses débuts.

RADIO DAYS (1987) 3

Un narrateur invisible évoque son enfance dans un quartier de la banlieue de New York au début des années 1940, âge d’or de la radio. Le climat d’époque est habilement recréé avec une grande précision de détails aussi bien que dans un adroit mélange de nostalgie rêveuse et d’ironie tendre. Woody Allen est luimême absent du tableau, mais son esprit particulie­r inspire l’ensemble, d’autant mieux qu’il s’est lui-même chargé de la narration, comme il le fait dans La Haute Société. Sa muse des premiers jours, Diane Keaton (Annie Hall), y fait une courte apparition en envoûtante chanteuse de cabaret.

COUPS DE FEU SUR BROADWAY (1994) 3

Allen dresse ici le portrait d’un jeune auteur (John Cusack) dans le New York exalté et corrompu des années 1920, qui cherche à s’imposer sans se compromett­re. Or, une étoile pâlissante de Broadway (Dianne Wiest) le manipule et le seul individu prêt à financer sa pièce est un mafioso qui lui impose comme vedette sa maîtresse (Jennifer Tilly), une showgirl écervelée. Et par la force des choses, la pièce du protagonis­te est réécrite par un sbire du gangster (Chazz Palminteri), qui se révèle plus talentueux que lui. D’une remarquabl­e économie de moyens, la reconstitu­tion historique évoque le Manhattan des années folles au travers d’un cadre serré inondé d’ombres et de brouillard.

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