Le Journal de Montreal - Weekend
KIM LÉVESQUE-LIZOTTE
SUR LA PRISE DE RISQUE
« C’est bon de risquer dans la vie, de quitter le confort, mais c’est quand même souffrant ». – Kim Lévesque-Lizotte.
Depuis quelques semaines, la comédie dramatique Les Simone vient aussi bouleverser quelques certitudes. Kim Lévesque-Lizotte en est la coauteure (avec Louis Morissette) et créatrice. «L’autre jour, je regardais une conférence TED et ils ont fait un test avec des gens qui pouvaient choisir entre deux oeuvres d’art et d’autres à qui une oeuvre était imposée, cite-t-elle. Résultat: ceux qui avaient eu un choix à faire le remettaient en doute alors que les autres étaient simplement heureux. Je pense que la multiplication des choix pousse à une remise en question comparativement à il y a 50 ans, où tu n’avais pas à te repositionner. Par exemple, aujourd’hui, quand t’es célibataire, tu as accès à Réseau contact, aux réseaux sociaux, à Tinder. Tu peux toujours te demander : Et si…»
Et si tout plaquer me rendait plus heureuse? C’est sans doute la question que s’est posée Maxim (Anne-Élisabeth Bossé), héroïne des Simone. Une fille nouvellement diplômée, qui avait une job assurée dans un bureau, un chum aimant rêvant d’une vie familiale stable dans une maison préfabriquée et des repas du dimanche en famille, mais qui manquait sérieusement d’air. «C’est bon de risquer dans la vie, de quitter le confort, mais c’est quand même souffrant», avoue Kim Lévesque Lizotte.
«Plusieurs femmes ont de la difficulté à faire la différence entre ce qu’elles veulent vraiment et ce qu’elles font pour les autres, ce que les autres attendent d’elles. On sous-estime aussi l’influence de nos parents. Il y a, avec Les Simone, un désir d’éveiller, mais en même temps, je sais que ça peut irriter des gens.»
Si Kim est dans une belle période de sa vie, elle a vécu, comme Maxim, un moment plus difficile. «Il faut être capable de piler sur son orgueil pour admettre qu’on a eu tort, qu’on a fait de mauvais choix. On a beaucoup de difficulté avec l’échec et souvent, on aime mieux pas bouger. Mais prendre des risques, c’est bon. Et j’aime montrer ce qu’on devrait faire. J’aime faire vivre des fantasmes.»