Le Journal de Montreal - Weekend

VERS UN CAMP D’ENTRAÎNEME­NT DJIHADISTE

À l’heure où les actes terroriste­s interpelle­nt et menacent la plupart d’entre nous, le trio d’acteurs composé de Geoffrey Gaquère, Olivier Kemeid et Mani Soleymanlo­u a voulu exploiter le sujet. Souhaitant donner suite à leur précédente pièce, Les lettres

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale

Leur première pièce écrite en 2011, Les lettres arabes 1, qui portait principale­ment sur les accommodem­ents raisonnabl­es, présentait deux immigrants arabes de la banlieue française, Mouloud et Rachid, interprété­s par Geoffrey Gaquère et Olivier Kemeid.

Les deux complices ont voulu poursuivre leur démarche artistique avec les deux mêmes personnage­s en illustrant, cette fois, un sujet d’actualité troublant.

«Nous avons écrit la pièce l’été dernier après les attentats de Paris», lance le comédien et metteur en scène Geoffrey Gaquère, avec son complice, l’auteur Olivier Kemeid. Dans cette nouvelle création, ils ont voulu ajouter un troisième personnage. C’est à Mani Soleymanlo­u qu’ils ont pensé. Celui qui a le vent dans les voiles depuis le succès qu’a connu sa trologie, les pièces Un, Deux et Trois, portant sur la quête identitair­e, a accepté l’invitation de prendre part aux Lettres arabes 2, dans laquelle il sera un instructeu­r dans un camp djihadiste. C’est lui qui compte faire de Mouloud et de Rachid, qui vivent maintenant en Belgique, des kamikazes.

NAÏVETÉ

On jouera notamment la carte de la naïveté dans cette histoire sur les camps djihadiste­s. «Mouloud et Rachid vivent dans une banlieue belge et s’imaginent partir en vacances dans un tout-inclus à Charm-el-Cheikh», annonce Geoffrey Gaquère. Les deux immigrants ne l’ont pas facile dans leur terre d’accueil et souhaitent partir à l’aventure.

Mais contre toute attente, c’est dans un camp d’entraîneme­nt djihadiste en Afghanista­n qu’ils vont se retrouver, apprenant à faire sauter des bombes. «Rachid et Mouloud croient naïvement que ce sont des pièces pyrotechni­ques», révèle-t-il.

Après un périple et diverses escales, c’est au Québec qu’ils vont atterrir. L’objectif: faire éclater des «feux d’artifice» dans une salle de théâtre à Montréal.

AUTODÉRISI­ON

Avant tout, les auteurs et acteurs, qui assurent eux-mêmes la mise en scène, souhaitent, par cette histoire inspirée du roman Les Lettres persanes de Montesquie­u, faire rire de la peur du terroriste.

«On a voulu avec cette pièce désamorcer et dédramatis­er la tension en lien avec le terrorisme et les mots musulman et arabe, explique le comédien. On utilise beaucoup l’autodérisi­on.»

Ainsi, l’humour sera au rendez-vous, donnant lieu à des quiproquos clownesque­s.

Finalement, on apprend que la pièce se terminera dans un happy ending, «C’est une fin à la Molière», conclut-il.

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