Le Journal de Montreal - Weekend

LA PERLE BLEUE

À deux heures au sud-est de la ville portuaire de Tanger se trouve la splendide ville de Chefchaoue­n. Perchée à 600 m d’altitude et entourée de montagnes, difficile de ne pas avoir le souffle coupé par un tel bijou. Une destinatio­n rêvée pour les amoureux

- Johanna Reynauld Collaborat­ion spéciale

Azur, indigo, poudre ou électrique, toutes les nuances de bleu se côtoient sur les murs de la vieille ville pour le plus grand plaisir des yeux. Moins connue et moins populaire que Marrakech ou Fès, Chefchaoue­n est pourtant un véritable joyau de culture et un incontourn­able passage dans la région. En effet, la perle bleue du Maroc est comptée parmi les plus belles villes du monde et classée Patrimoine de l’UNESCO depuis 2010.

UN PEU D’HISTOIRE

Fondée au XVe siècle, elle est restée interdite aux étrangers et surtout aux chrétiens sous peine de mort jusqu’au début de l’occupation espagnole en 1920. À l’époque, seuls quelques chrétiens étaient parvenus à s’y introduire, dont l’explorateu­r Charles de Foucault, alors déguisé en rabbin.

La cité doit son nom au mot «achawen» qui signifie «les cornes» en référence aux impression­nants sommets montagneux qui l’entourent. Quant à la couleur bleue qui la caractéris­e, si diverses théories impliquent qu’elle aurait été peinte de la sorte pour faire allusion au ciel et au paradis, la véritable raison serait un peu moins poétique, puisque le bleu agirait simplement comme un insecticid­e naturel en plus de conserver la fraîcheur au sein de la médina.

Moustiques ou pas, ce sont bien ces dédales de ruelles bleues qui confèrent tout leur charme à celle qu’on surnomme également la Ville sainte, en raison de son nombre impression­nant de mosquées et de mausolées.

HORS DU TEMPS

Si une heure à peine suffit pour faire le tour de la médina, nombreux sont ceux qui s’attardent plus d’une journée à Chefchaoue­n, tant sa beauté enchante. Que ce soit du toit d’un riad ou sur la terrasse d’un des nombreux restaurant­s, tous s’accordent sur la splendeur d’un coucher de soleil sur la ville bleue. Comment ne pas être charmé également par l’artisanat local alors que tapis, coussins et autres créations berbères rivalisent le long des murs, tous plus colorés les uns que les autres. Un rapide échange avec ses habitants suffit alors pour comprendre que sa réputation tient presque autant à sa beauté qu’à l’hospitalit­é des locaux.

À quelques kilomètres de là, les plus aventurier­s seront ravis de découvrir des sites tout aussi magnifique­s, dont les incontourn­ables cascades d’Akchour qui peuvent facilement être visitées en une journée. C’est une bonne façon d’alterner repos et découverte avant de rentrer passer une dernière nuit dans la ville bleue où le temps semble s’être arrêté pour le bonheur de tous.

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