Le Journal de Montreal - Weekend

AU SERVICE DES MUSICIENS

Les années passent et Louis-José Houde est toujours fidèle au poste à l’animation du gala de l’ADISQ. Pour l’humoriste qui en sera à sa 11e animation, le plaisir est toujours au rendez-vous. Le Journal a jasé musique avec le comique.

- Raphaël Gendron-Martin

Ce sera ta 11e animation du gala cette année. Est-ce que la préparatio­n est plus facile avec le temps?

«C’est toujours aussi dur. On pourrait penser que c’est plus facile. Mais le fait que c’est le même sujet chaque année, le défi est de se renouveler. C’est peut-être un peu plus agréable. Avec l’expérience, je sais ce qui marche pour moi ou pas dans ce gala-là. Il y a quelque chose de rassurant. Mais trouver les blagues et écrire le texte, c’est long et dur.»

Qu’est-ce qui fait que tu acceptes, année après année, de revenir animer ce gala?

«C’est assez simple: en dehors de mes spectacles, ce que j’aime le plus faire, c’est ça. Ça ressemble beaucoup à ce que je fais dans mes shows. Aussi, j’aime le sujet de la musique. C’est un gala où l’animation est quand même assez sobre. Il n’y a pas de segments préenregis­trés, de numéros-concepts ou de production. Pour moi, cette approche-là correspond à mes préférence­s. Je me sens confortabl­e là-dedans. On dirait que je n’ai pas envie d’animer d’autres galas nécessaire­ment. Il y a juste lui qui m’intéresse.»

Parlant d’autres galas, ceux du cinéma et de l’humour ont chacun eu des controvers­es, cette année. En tant qu’animateur de gala, comment as-tu vu ça de l’extérieur?

«Quand c’est arrivé aux Olivier, je pensais beaucoup à François Morency la journée du gala et la veille. En même temps, ces affaires-là ne sont pas mauvaises, car tout le monde se place en arrière de l’animateur. Ça attire la sympathie. On sait tous qu’il a eu deux jours vraiment compliqués. On avait hâte de voir son animation. Étant un profession­nel, il a réussi à tourner ça à son avantage. Évidemment, je ne souhaite pas ça [pour mon gala]. Mais je pense que ce sont des défis qui te font grandir et devenir meilleur.»

Récemment, on dirait que l’ADISQ fait une sortie chaque année pour dire que l’industrie va mal. Si tu te reportes à tes débuts au gala, il y a 11 ans, comment se portait le milieu de la musique?

«Il y a une dizaine d’années, on parlait d’une simple baisse constante de ventes de disques. Mais à travers ça, il y avait encore des Jean Leloup, Marie-Mai et Louis-Jean Cormier, pour ne nommer qu’eux, qui réussissai­ent à contredire ça. Cette année, le problème est plus important, car on parle de toute la manière de consommer la musique. C’est la musique qui devient gratuite. Ce n’est pas juste les ventes qui baissent, c’est la nouvelle génération qui ne veut plus payer pour ça. Pour moi, c’est un peu plus alarmant. Maintenant, je ne suis pas dans cette industrie-là. Je n’ai pas de solutions pour les auteurs-compositeu­rs. Je trouve juste ça dommage qu’on en soit là pour des raisons technologi­ques.»

Toi, comme consommate­ur mélomane, utilises-tu Spotify?

«À très faible dose, car je préfère encore acheter des albums. Je suis de cette génération-là. J’achète plein de vinyles. Je suis assez équipé en table tournante. Avec tout ce qui se passe, et les chiffres qui sont sortis par rapport à Spotify, je me freine un peu dans l’utilisatio­n. Je ne cautionne pas ça.»

Dans les vinyles, qu’as-tu acheté de québécois récemment?

«J’ai un ou deux Karkwa en vinyle. Patrick Watson, je les ai presque tous. Pour le gala de dimanche, j’ai demandé un vinyle de Roses, de Coeur de pirate, car je vais m’en servir sur scène. Je vais sûrement essayer de le garder après! Sinon, j’ai des vieilles affaires, comme Offenbach, Paul et Paul, Harmonium et Beau Dommage.»

Parmi les albums québécois sortis dans la dernière année, quels sont tes coups de coeur?

«J’écoute pas mal Karim Ouellet. Ce qui est drôle, c’est que mes deux chansons préférées de son dernier disque (Trente), ce sont les deux dernières! Avoue que c’est rare? Ce n’est jamais la toune 10 qui te fait capoter sur un album. Ici, c’est la 10e et la 11e... Sinon, chaque fois que sort un Cowboys Fringants, je l’écoute. Je ne me tanne pas des Trois Accords non plus. J’aime bien Ingrid St-Pierre, Yann Perreau et un peu de Koriass à l’occasion. Du côté anglophone, j’aime Suuns et Half Moon Run.»

La 38e édition du Gala de l’ADISQ aura lieu demain soir à 19 h 30, sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé.

 ??  ?? Louis-José Houde en sera à sa 11e animation du gala de l’ADISQ. PHOTO COURTOISIE YVES LEFEBVRE
Louis-José Houde en sera à sa 11e animation du gala de l’ADISQ. PHOTO COURTOISIE YVES LEFEBVRE
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