Le Journal de Montreal - Weekend

L’EX-BARONET SE DÉVOILE

- Nicolas Fauteux

Depuis la fin des années 1950, Jean Beaulne est présent sur la scène culturelle québécoise, que ce soit à titre de chanteur avec les Baronets, d’agent d’artistes ou de producteur de documentai­res. Éprouvé au cours des dernières années par des problèmes légaux qui l’ont mené au bord du gouffre financier, il a enfin tourné la page et a des projets plein la tête.

Jean, vous venez de faire paraître votre autobiogra­phie, intitulée Le dernier des

Baronets, qui nous ramène dans le passé...

Plus je suis retourné dans le passé, plus ça m’a amené à croire au destin. Dans le fond, je me suis rendu compte que c’est le destin qui m’a mené à tel ou tel endroit. Maintenant, je crois qu’on a tous une ligne de tracée, un chemin à suivre, et que, même si on sort de notre chemin, le destin nous y ramène.

Comment avez-vous vécu le fait de vous dévoiler de cette façon?

Vous savez, les paroles de la chanson T’es mon amour, t’es ma maîtresse, de Ginette Reno: «J’te montrerai sans tricher un côté de moi, comme je n’ai jamais osé montrer à qui que ce soit»... eh bien, c’est un peu ça. Moi, je suis un gars plutôt renfermé. Les gens ne me connaissen­t pas vraiment, même mes amis proches. Le fait de dévoiler toute ma vie, y compris les moments de misère que j’ai traversés, n’allait pas de soi, mais l’écrire m’a permis de me revalorise­r, car j’étais très down avant de me lancer là-dedans.

Êtes-vous heureux de votre vie jusqu’à maintenant?

Oui, je remercie le Bon Dieu d’avoir vécu ce que j’ai vécu. Et je touche du bois, car j’ai toujours eu la santé, sauf peutêtre ces dernières années, à cause du stress que j’ai connu au cours du procès que quelqu’un – que je ne nommerai pas – a intenté contre moi pour empêcher la diffusion d’un documentai­re que j’avais fait sur lui. Cela a monopolisé mon cerveau à tel point que je n’étais plus créatif du tout, alors que la créativité est l’essence de ce que je suis... On ne peut pas se tromper si on ne fait rien; mais si on fait quelque chose, on peut faire des erreurs.

Êtes-vous nostalgiqu­e de l’époque des Baronets?

Oui, c’est sûr! Ce que nous avons vécu est vraiment inoubliabl­e. D’ailleurs, en 2013, René m’avait invité à Las Vegas pour 10 jours, et il n’arrêtait pas de me parler du passé, beaucoup plus qu’il ne l’avait fait lors de nos rencontres précédente­s. On s’est rappelé tout ce qu’on avait vécu jusque dans les moindres détails.

Malgré vos moments difficiles, vous semblez avoir toujours réussi à remonter la pente. Est-ce dans votre nature?

Dans une de ses chansons, Frank Sinatra disait: «Quand je tombe, je me relève et je retourne dans la course.» C’est le principe que j’ai toujours appliqué dans ma vie. Mon bonheur, c’est la création. Ce n’est pas d’avoir beaucoup d’argent; de toute façon, je ne veux pas être le plus riche du cimetière. J’ai d’ailleurs encore beaucoup de projets, comme produire d’autres documentai­res et faire un retour à la chanson. Je ne veux pas être négatif. Quand je me lève le matin, je me dis: «La vie est belle. Merci, mon Dieu! Je vais vivre un autre 24 heures.» La richesse est dans mon coeur, et le bonheur est dans mon âme.

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JEAN BEAULNE
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