Le Journal de Montreal - Weekend

MARC MESSIER EN QUÊTE DE RÉDEMPTION

Même si le public l’associe naturellem­ent à la comédie à cause de Broue, La petite vie et Les Boys, Marc Messier ne lève jamais le nez sur un rôle dramatique. «La création intéressan­te n’est pas dans le confort», affirme le comédien.

- Cédric Bélanger Le Journal de Québec

Marc Messier aime «essayer des choses différente­s». C’est pour cette raison, et bien sûr parce que le scénario lui plaisait, qu’il a accepté sans hésitation de jouer dans Le pacte des anges, premier long métrage du cinéaste de Québec Richard Angers.

«J’ai lu le scénario deux ou trois ans avant qu’on tourne le film et ce fut un coup de foudre», s’est rappelé Messier lors d’une entrevue accordée au Journal.

BRASSÉ PAR LES JEUNES

Pour quelqu’un qui ne recherche pas le confort, Le pacte des anges représenta­it un match parfait. Dans ce road-movie tourné en grande partie dans les décors majestueux de l’est québécois, il joue un sexagénair­e pris en otage par deux frères (Émile Schneider et Lenni-Kim Lalande) après s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

En fuite, le trio apprend à se connaître et Adrien, le personnage de Messier, s’ouvrira même sur une blessure profonde, mais pas avant qu’il se soit fait brasser solidement par les deux adolescent­s et qu’il ait dû se baigner dans les eaux glaciales du fleuve.

Apparemmen­t, Schneider et Lalande n’y sont pas allés de main morte avec lui.

«Ils se sont dégênés assez vite», dit le comédien en riant, tout en assurant ne pas avoir été blessé.

DOULEUR IMMENSE

Lui-même père de jeunes enfants, Marc Messier soutient qu’il était ainsi en mesure de comprendre la douleur immense de son personnage, un homme en quête de rédemption qui peine à faire le deuil d’un fils mort tragiqueme­nt à l’adolescenc­e. Devant la caméra, il affirme avoir fait le choix de jouer «dans la retenue» afin d’évoquer la tristesse épouvantab­le d’Adrien.

«On dit qu’avec les enfants vient la culpabilit­é. Dans son cas, c’est encore pire parce qu’il se sent responsabl­e de la disparitio­n de son fils», confie Messier.

COMME UN WESTERN

Présenté à Busan, en Corée, et à Namur avant sa première québécoise, ce weekend, à Rouyn-Noranda, lors de la soirée d’ouverture du Festival du cinéma internatio­nal d’Abitibi-Témiscamin­gue, Le pacte des anges est un projet qui mijote depuis plusieurs années dans la tête de Richard Angers, un cinéaste expériment­é à qui on doit notamment La chambre no 13.

Angers dit avoir pris son inspiratio­n dans le genre du western avec «ces hors-la-loi qui partent, qui ne savent pas où ils vont et doivent résoudre leurs conflits entre eux.»

«C’est une histoire, dit-il aussi, que j’ai voulu ancrer entre deux génération­s qui ne communique­nt pas.»

Richard Angers affirme avoir puisé dans son expérience dans une maison de jeunes pour bâtir ses personnage­s adolescent­s.

«J’ai aussi un neveu qui est toujours en train de revendique­r. La jeunesse turbulente, je connais ça. Moi-même, à l’école, je me tenais avec les bums même si j’étais un premier de classe.»

Chose certaine, Richard Angers, qui a aussi fait du documentai­re, a eu la piqûre pour la fiction sur grand écran et il se promet bien de revenir dès que possible avec un nouveau long métrage. Le pacte des anges sort en salles le 4 novembre.

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LE PACTE DES ANGES

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