Le Journal de Montreal - Weekend

S’intégrer à l’hôpital d’Au secours de Béatrice

Vincent Graton n’hésite jamais à aller chercher toute l’expertise nécessaire lorsqu’un rôle l’exige. Il a entrepris à nouveau cette démarche afin d’interpréte­r avec véracité un conseiller clinique spécialisé dans le don d’organes pour un nouveau personnag

- Yves Leclerc yves.leclerc @quebecorme­dia.com

Le comédien vient de faire son entrée dans cette émission avec le personnage de Gabriel Simon.

Conseiller clinique chez Urgence Transplant, il doit intervenir dans un cas de mort cérébrale d’un homme qui a été victime d’un accident de moto.

L’homme avait signé sa carte de don d’organes, son fils n’est pas d’accord et le temps presse.

Vincent Graton est allé, pour documenter son rôle, rencontrer les spécialist­es du départemen­t de dons d’organes de l’hôpital Sacré-Coeur de Montréal.

«J’ai rencontré les médecins, des gens qui font des interventi­ons auprès des familles et ils m’ont conseillé dans mon approche», a-t-il raconté, lors d’un entretien.

Il avait fait la même chose pour le rôle du policier Jean-Pierre Harvey, devenu aphasique après avoir reçu une balle dans la tête, dans la série 19-2. Il avait rencontré des gens en réadaptati­on pour étudier leur langage et les postures physiques.

Durant le tournage de La Vie, la vie, il demandait à deux personnes gaies, qui travaillai­ent sur le plateau, de lui dire s’il n’était pas sur la coche dans son rôle de Jacques, un homosexuel.

«Il y a certains personnage­s où il est important de faire cette démarche. On a une responsabi­lité, en tant qu’acteurs, lorsque l’on doit défendre un personnage et on ne peut pas faire ça n’importe comment. On doit le faire du mieux que l’on peut», a-t-il expliqué.

UN ÊTRE COMPLEXE

La fin de L’Auberge du chien noir, qui quittera les ondes après 376 épisodes en mars 2017, est à l’origine de ce nouveau rôle dans Au Secours de Béatrice.

«J’avais eu un ou deux rendez-vous manqués avec Sophie Lorain qui ne se sont jamais concrétisé­s, mais avec la fin de L’Auberge, ça devenait possible», a indiqué le comédien.

Vincent Graton indique avoir été intéressé par cette thématique autour des dons d’organes. Sa conjointe, France Beaudoin a réalisé le documentai­re Coeurs et âmes, sur ce sujet, en 2003.

«C’est un sujet qui demeure relativeme­nt tabou. Les gens signent leur carte, mais il arrive quoi, lorsque ça arrive? On réagit de quelle façon? Ça se passe comment? Tu as beau avoir signé tes cartes, la famille doit aussi être consentant­e. Ce sont des choses très délicates qui peuvent créer de grands malentendu­s», a-t-il laissé tomber.

Sans dévoiler la courbe dramatique entourant son personnage, Vincent Graton mentionne, en riant, que Gabriel Simon est un être très complexe.

«Les gens vont découvrir les différents aspects qu’il porte à l’intérieur de lui et les raisons concernant son engagement et la passion envers son métier. J’ai été très surpris, en lisant les nouveaux textes, de découvrir toute la complexité de son personnage. Il y a des choses que je n’avais pas du tout vues venir», a-t-il admis, ajoutant qu’il y avait aussi un défi, avec une terminolog­ie médicale complexe, à relever.

DEUIL À L’AUBERGE

En mars, Vincent Graton quittera pour toujours le personnage de Marc Trudeau qu’il a interprété durant 15 saisons dans L’Auberge du chien noir. Un moment qui ne se fera pas sans émotion.

Le comédien avoue se sentir extrêmemen­t privilégié d’avoir fait partie de cette aventure entreprise à l’automne 2002.

«C’est un téléroman qui m’a donné du travail durant 15 ans et je suis très reconnaiss­ant de ça. C’est tellement rare dans un univers de pigistes. L’Auberge, c’est comme une grosse famille. C’est tricoté très serré. Ça va être la fin d’une grande relation d’amitié, mais c’est quelque chose de tellement fort qu’il va toujours rester des liens», a-t-il laissé tomber.

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