Le Journal de Montreal - Weekend
DES NUMÉROS FAÇONNÉS par le passé
Fort du succès qu’il remporte aux quatre coins de la planète, le collectif québécois Les 7 doigts de la main est de retour à la TOHU avec une toute nouvelle création: Réversible. Mis en scène par Gyspsy Snider, ce spectacle mettra en vedette plusieurs fin
Jérémi Lévesque est l’un des cinq acrobates qui, avant même d’avoir complété sa formation à l’École nationale de cirque de Montréal, savait qu’il prendrait part à la création d’un spectacle des 7 doigts à qui l’on doit notamment les succès Cuisine et confessions et Traces. «J’ai su en décembre 2015, durant ma dernière année à l’École, que j’avais décroché ce contrat. J’ai été chanceux. En plus, je suis entouré de quatre amis avec qui j’ai étudié, a-t-il expliqué. Les 7 doigts ont déjà une belle notoriété. C’est une compagnie québécoise, en plus, alors c’est certain que ça fait plaisir.»
Lorsqu’on lui demande de nous parler de Réversible, l’artiste, qui s’adonne dans le spectacle à des disciplines comme les anneaux chinois, la banquine et la planche coréenne, nous explique que c’est plutôt difficile à décrire.
«C’est un spectacle qui parle beaucoup de nous, de nos ancêtres. Avant le début de la création, Gyspy nous a demandé de parler avec nos parents et nos grands-parents pour essayer de comprendre les histoires qui font en sorte que nous sommes qui nous sommes, aujourd’hui (...) Le spectacle n’a pas un arc narratif clair, qui va du point A au point B. On se penche plutôt sur des moments qui ont marqué la vie de huit personnages, qui sont tous inspirés de nous et de nos grands-parents.»
L’HÉRITAGE
Lorsque nous lui avons demandé où elle avait puisé son inspiration pour cette nouvelle création, Gyspy Snider nous a d’abord parlé de la scénographie de Ré-
versible, qui sera marquée par la présence de murs, de portes et de fenêtres mobiles qui serviront d’outils acrobatiques.
«Nous avons commencé à travailler avec des portes et des fenêtres dans certaines de nos créations, comme Intersection et
Le murmure du coquelicot, mais j’avais envie de pousser l’idée plus loin, a-t-elle expliqué. Cette fois-ci, les artistes pourront grimper sur les murs, les pousser et faire des saltos à travers les fenêtres et les portes.»
Quant aux thèmes abordés dans le spectacle, la metteure en scène dit s’être inspirée des artistes (quatre hommes et quatre femmes) en allant au-delà de ce qu’ils ont vécu jusqu’à présent, dans «leurs jeunes vies.»
«Je leur ai demandé, il y a un an, de se renseigner sur la vie de leurs grands-parents. Je leur ai donné des devoirs, a-t-elle raconté. Le spectacle est donc une combinaison de petites histoires qui, parfois, se sont révélées être assez hallucinantes.»
SURPRENANT
Parmi les histoires qui ont inspiré des numéros, que l’on promet «surprenants», sur le plan acrobatique, on compte celle d’une artiste suisse (Emi Vauthey) qui a découvert que sa grand-mère avait quitté son pays d’origine, le Japon, par amour pour un étranger. «Sa grand-mère est tombée amoureuse d’un Suisse alors que ce dernier était en voyage là-bas. Comme elle était destinée à un autre Japonais, elle a décidé de quitter sa famille au beau milieu de la nuit. C’est une histoire formidable», a mentionné la directrice artistique, qui dit avoir entendu, également, quelques récits liés à la Deuxième Guerre mondiale. «Nous nous sommes inspirés d’une époque où il n’y avait pas de cellulaire, mais où il y avait un désir de vivre simplement, de survivre, de travailler, de chercher l’amour et de fonder des familles, a-t-elle ajouté, précisant que dans notre monde actuel, où tout a tendance à aller très vite, on peut facilement se sentir déraciné. Les gens avaient une autre façon de voir le monde.»
Réversible, nouvelle création des 7 doigts de la main, sera présentée à la TOHU du 16 novembre au 30 décembre. Plus d’informations à l’adresse tohu.ca.
LES 7 DOIGTS DE LA MAIN À LA TOHU