Le Journal de Montreal - Weekend

UN ALBUM DE NOËL FESTIF ET RASSEMBLEU­R

Les Lost Fingers ont changé d’idée. Le quatuor québécois qui ne devait jamais lancer de disque de Noël arrive avec l’album Christmas Caravan, qui sort du cadre habituel entourant ce type de parution. La formation a même poussé l’audace jusqu’à aller tourn

- Yves Leclerc Le Journal de Québec

Tout un revirement de situation pour le quatuor qui a connu un départ fulgurant en 2008 avec son album de reprises jazz manouche Lost in the 80’s, qui s’est vendu à 200 000 exemplaire­s.

Pour le guitariste-chanteur Byron Mikaloff, les disques de Noël arrivent souvent pour relancer la carrière d’un artiste. «C’est la dernière étape avant de lancer le Best Of», a-t-il lancé, lors d’un entretien.

La formation a accepté de se lancer dans cet exercice, mais en le faisant à sa façon et dans l’esprit flamboyant des Lost Fingers.

Sur Christmas Caravan, Valérie Amyot, Alex Morissette, Byron Mykaloff et François Rioux offrent quelques reprises de classiques, avec les White Christmas, Frosty the Snowman et We Three Kings, mais plusieurs chansons un peu moins connues du répertoire de Noël.

«Les disques de Noël, ce sont toujours les flocons, les petits chapeaux rouges et les lutins. Ce n’est pas tout le monde qui associe Noël à ce genre de choses. Noël, c’est aussi autre chose que ça», a-t-il fait remarquer.

PAS DE CLOCHETTES

Les Lost Fingers voulaient effectuer un virage à 180 degrés et s’éloigner du côté kitsch de la chose.

«On ne voulait pas de clochettes de Noël sur l’album. On voulait que cet album soit à la hauteur des Lost Fingers et qu’il soit festif et rassembleu­r», a-t-il laissé tomber. La pièce We Three Kings a été inspirée par la musique d’ouverture de la série Game of Thrones, Mele Kalikimata amène des sonorités hawaïennes et Greensleev­es a, avec ses vieux sons d’orgue, un petit côté psychédéli­que. On retrouve aussi des éléments gospel, bluegrass, pop, swing, musiques du monde et même du rap dans Zat You Santa Claus de Louis Armstrong. Le quatuor offre même une première compositio­n avec la pièce Christmas Caravan. La formation qui a toujours proposé des reprises aimerait bien poursuivre dans cette voie dans le futur. Les Lost Fingers ont aussi invité de nombreux collaborat­eurs, dont Kim Richardson, l’Espagnol German Lopez, qualifié de «Paco de Lucia» des îles Canaries, le réputé guitariste français Biréli Lagrène et des musiciens de l’Iran et du Maroc.

ÉMOTIONS

On peut croire que c’est facile de faire un disque de chansons de Noël, mais Byron Mykaloff avoue que ça n’a pas été le cas pour Christmas Caravan.

«On a pleuré, on a saigné, on a vécu des moments de désespoir et on a voulu lancer la serviette plus d’une fois. C’est la première fois que l’on vivait autant d’émotions dans la création d’un album. Ce fut long et compliqué, mais nous sommes satisfaits du résultat obtenu. C’est, je crois, ce qu’on a fait de plus fort jusqu’à maintenant», a-t-il fait remarquer.

Et cet album aura même une suite l’an prochain avec un deuxième volet qui contiendra quelques chansons en français. Le disque est déjà enregistré. Pas pire pour un groupe qui ne voulait pas se commettre avec un album de Noël. Les Lost Fingers se produiront le 1er décembre au Palais Montcalm et le 22 décembre à la Cinquième Salle de la Place des Arts.

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