Le Journal de Montreal - Weekend
DANIEL BÉLANGER (PRESQUE) SANS FILET
Il y a trois ans, Daniel Bélanger se mettait «en danger» en proposant un pastiche rockabilly qui s’est avéré aussi sincère que relevé.
En 2003, il livrait Déflaboxe, une expérience slam (oui, oui) se déroulant sur un ring. Alors que la fin de l’année approche, le fameux auteur-compositeurinterprète renoue avec l’adrénaline à l’aide d’un nouvel album qui transpire l’indépendance.
À LA DIY ?
Annoncé puis lancé à peine quelques jours plus tard, Paloma profite d’un battage publicitaire moindre. Un beau risque en cette époque.
De plus, on retrouve Bélanger au micro, bien sûr, mais également derrière la plupart des instruments ainsi que sur le tabouret du réalisateur et le fauteuil du producteur. À un chouia de la définition du «fais-le toi-même».
POP ROCOCO
Et c’est comment Paloma? Difficile à dire!
Si ça sonne très Daniel Bélanger (les fans de Rêver Mieux et de L’échec du matériel, notamment, devraient tendre l’oreille), le principal intéressé, lui, évite la redite en teintant le disque d’influences bigarrées.
Par exemple, l’introduction d’Ère de glace et les choeurs «morriconesque» d’Il y a tant à faire font un brin western spaghetti… et ce ne sont que les deux premières pièces du LP! Puis, pour Métamorphose, le bonhomme semble avoir pigé dans un bocal de riffs à la Blur!
Bref, c’est délicieusement hétérogène.
Côté textes, l’artiste propose des vers moins imagés – mais toujours aussi poignants – qu’à l’habitude.
Sans être un classique instantané, Paloma est tout de même un «retour» convaincant et un LP qui gagne beaucoup au fil des écoutes. Soyez patients.