Le Journal de Montreal - Weekend

QUAND L’ART LA SCIENCE ET SE MARIENT

C’est un bien drôle de couple qui montera sur la scène de l’Espace Libre pour Docteur B. Elle, c’est une artiste passionnée par les arts de la scène. Lui, c’est un neurochiru­rgien qui se prête au jeu du théâtre, le temps d’une pièce. Ensemble, ils feront

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Ils vivent tous les deux en France. Elle, c’est Ève-Chems De Brouwer, une artiste à plein temps, diplômée de l’École supérieure d’art dramatique de Strasbourg. C’est elle qui a eu l’idée de monter ce spectacle. Lui, c’est Charles Behr, son conjoint, un véritable neurologue et spécialist­e de l’épilepsie qui, pour quelques soirs, délaissera son sarrau et deviendra acteur en interpréta­nt son propre personnage, Docteur B.

«J’avais très envie de parler du cerveau de manière artistique et poétique», confie ÈveChems De Brouwer, qui a vécu quatre ans au Québec avec son mari.

Ainsi, chacun est entré dans l’univers de l’autre, elle en passant deux ans de sa vie à suivre son mari à l’hôpital pour questionne­r, enquêter, apprendre et surtout pour écrire son spectacle, Docteur B. Lui, en plus de jouer au théâtre, a coécrit le texte.

Ensemble, ils montent sur les planches pour la deuxième fois au Québec. D’abord dans le cadre du Festival TransAméri­que en 2015, et maintenant à l’Espace Libre après avoir présenté leur spectacle à Strasbourg.

THÉÂTRE DOCUMENTAI­RE

Si on peut s’amuser sur l’étrangeté de cette histoire, il n’en demeure pas moins que leur spectacle tient davantage du documentai­re et qu’il a été conçu avec beaucoup de rigueur. Durant les deux années où Ève-Chems a accompagné son mari à l’hôpital, elle a fait la découverte d’une multitude de choses fascinante­s sur le cerveau qu’elle a voulu partager avec le public.

«J’ai voulu en apprendre davantage sur le fonctionne­ment et les dérèglemen­ts de notre cerveau, souligne-t-elle. J’ai surtout été interpellé­e par sa fragilité.»

RÊVER ET FANTASMER

Si l’aspect documentai­re est bien présent, le côté artistique occupe également une place de choix. La danse s’ajoute au jeu afin de faire ressortir de fortes émotions. Après tout, on apprendra que c’est notre cerveau qui nous offre une réelle capacité à imaginer et à rêver. Et c’est ce qui sera exploité pour servir l’imaginaire du spectateur.

Quant au Docteur Behr, l’expérience de la scène, qui le sort de son quotidien en milieu hospitalie­r, semble l’amuser.

«Il est très à l’aise sur scène, précise sa conjointe. D’ailleurs, j’aime travailler avec des gens qui ne sont pas comédiens».

Curieuse et débordante d’énergie, Ève-Chems De Brouwer, aussi passionnée par le théâtre que par la danse, planche déjà sur son prochain spectacle qui abordera la question de la foi.

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