Le Journal de Montreal - Weekend

SURVOL DU PARC NATIONAL D’AIGUEBELLE

L’automne, le paysage du parc national d’Aiguebelle se transforme en une symphonie de couleurs à dominance plutôt dorée. En AbitibiTém­iscamingue, ce parc national est sans contredit l’un des endroits exceptionn­els pour admirer les charmes de cette brève s

- Mathieu Dupuis Collaborat­ion spéciale Mathieu Dupuis est photograph­e de voyage profession­nel. Pour en savoir plus sur son travail, consultez le www.mathieudup­uis.com

Au moment de mettre les gaz sur le Cessna 172, le ciel tantôt nuageux laisse place à de magnifique­s percées de soleil de fin d’aprèsmidi. Je suis chanceux, j’aurai droit à cette lumière éblouissan­te qui accentue les reliefs et les contrastes de couleurs. Juste à temps pour un vol au-dessus des collines Abijevis! Le mont Dominant demeure le point culminant des collines, avec ses 570 mètres. Fait intéressan­t, entre les deux lacs de faille qui s’y trouvent, le lac La Haie et le lac Sault, les eaux se séparent.

À l’approche du parc, je demande au pilote de descendre dans un jeu de spirales lentes. Le paysage se dévoile dans toute sa splendeur. La perspectiv­e aérienne me permet de redécouvri­r autrement un lieu qui m’est très familier – c’est le lieu de prédilecti­on du début de ma carrière de photograph­e!

À plusieurs reprises au fil des saisons, j’ai parcouru les sentiers du parc, enjambé la fameuse passerelle du lac La Haie, le pont suspendu qui relie deux falaises à 22 m de hauteur et 60 de longueur. De quoi donner des sensations fortes!

D’une superficie de 268,3 km2, le parc national d’Aiguebelle se distingue par la beauté et la diversité de ses paysages, de ses lacs et par les nombreuses activités offertes. Les randonnées pédestres nous transporte­nt dans le temps. Des roches vieilles de 2,7 milliards d’années rappellent le passage des glaciers qui ont façonné le relief de ce territoire. Les blocs erratiques, les marmites de géants occupent ces lieux avec suprématie. Les points de vue sont à couper le souffle. Lacs, falaises, escarpemen­ts, l’horizon à perte de vue offre de magnifique­s panoramas de l’aube au crépuscule. Mais de voir ces lieux à vol d’oiseau me permet de mieux m’imprégner du territoire et de sa géographie. Comme si j’observais une maquette géante!

PHOTOS AÉRIENNES

La lumière tombe, je porte une attention particuliè­re aux réglages de ma caméra. Faire de la photo aérienne, c’est l’art de déjouer les règles standard de la photograph­ie de paysage. Car là haut, pas de trépied. L’appareil valse dans un jeu de courants, de turbulence­s et de densité atmosphéri­que très changeante. En d’autres mots, ça peut secouer très fort par moment. En cas de faible lumière, le défi de l’immobilité devient un véritable enjeu.

Les allers-retours se succèdent d’un secteur à un autre dans les limites terrestres du parc national. À un certain moment, nous descendons assez près de la cime des arbres dans la vallée, pour enfin reprendre un peu d’altitude. La lumière rasante donne parfois l’impression de survoler un champ de brocolis! Le soleil est maintenant sur le point de se coucher. Nous reprenons le chemin de l’aéroport. Non sans un spectacle extraordin­aire de couleurs à l’horizon.

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Coucher de soleil enflammé sur la rivière Kinojevis.
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