Le Journal de Montreal - Weekend

PIER-LUC FUNK S’IMPLIQUE POUR LE CINÉMA QUÉBÉCOIS

Les Rendez-vous du cinéma québécois prennent un virage jeunesse cette année en confiant le rôle de porte-parole du festival au jeune acteur Pier-Luc Funk. Le Journal l’a rencontré pour discuter de ce nouveau mandat qui l’honore et de la place qu’occupe le

- Maxime Demers

Au cours des dernières années, Emmanuel Bilodeau, Antoine Bertrand, Marc Labrèche et Pascale Bussières se sont succédé à titre de porte-paroles des Rendez-vous du cinéma québécois. Es-tu surpris qu’on confie cette année ce mandat à un jeune acteur de 22 ans?

«C’est sûr que je n’ai pas vraiment le même casting que Pascale Bussières! (rires). Mais oui, ça m’a surpris, mais ça m’a aussi touché. C’est un bel honneur de se faire confier la tâche de faire connaître le plus grand festival de cinéma au Québec. En tant que comédien, c’est le combat qu’on mène dans la vie de faire découvrir notre travail et notre cinéma.» Penses-tu pouvoir contribuer à rajeunir le public du festival?

«Mon but n’est pas uniquement d’aller chercher les jeunes, mais je pense que c’est une des raisons pour lesquelles on m’a proposé d’être porte-parole. Je crois que c’est important de s’assurer que la nouvelle génération n’oublie pas que le cinéma québécois existe. En tant que porte-parole, j’espère pouvoir démontrer au public que le cinéma québécois est riche et varié, et que ce n’est pas seulement un cinéma de niche.»

On a pourtant souvent l’impression que les jeunes s’intéressen­t surtout aux films de superhéros ou d’horreur hollywoodi­ens…

«C’est vrai que les jeunes sont d’abord tentés par ce genre de cinéma. Mais je crois qu’ils sont aussi ouverts à découvrir autre chose. Quand j’étais plus jeune, j’allais au cinéma voir les films de superhéros, mais j’en profitais souvent pour aller voir un film québécois. Je me souviens qu’avec mon bon ami Jean-Carl Boucher, on était allés voir Tout est parfait au cinéma en cachette parce qu’on n’avait pas encore l’âge pour le voir...»

Le cinéma québécois a connu une année difficile au box-office en 2016. Faut-il s’en inquiéter?

«C’est sûr que c’est épeurant de voir cela, mais je ne pense pas que ça veuille dire que les gens abandonnen­t notre cinéma. Il faut juste que les gens arrêtent d’avoir un regard différent sur notre cinéma que sur les autres sortes de cinéma. On a tout au Québec. On fait des films de tous les genres, comme aux États-Unis. C’est juste que les films américains ont une plus grande visibilité. Ce qui est bien avec les Rendez-vous, c’est qu’ils offrent une nouvelle vitrine aux films québécois.» Quels sont tes premiers souvenirs liés au cinéma québécois? «Mes parents m’ont montré beaucoup de films québécois quand j’étais petit, comme La guerre des tuques ou La Forteresse suspendue. La première fois que j’ai braillé devant un film, c’est en regardant Familia avec ma mère. Puis quand j’ai joué dans Un été sans point ni coup sûr (en 2008), ça m’a donné la piqûre et je me suis ouvert les yeux sur le cinéma québécois. J’ai commencé à aller voir plein de films québécois. J’ai été chanceux que cette porte-là s’ouvre quand j’avais 12 ans.»

En seulement 10 ans comme acteur, tu as eu la chance de travailler avec des cinéastes importants comme Francis Leclerc, Denis Côté, Ricardo Trogi et même André Forcier.

«Oui, et ce qui est vraiment intéressan­t, c’est de voir à quel point ils ont des approches différente­s. J’ai commencé avec Francis Leclerc (dans Un été sans point ni coup sûr), qui était vraiment comme un ami sur le plateau. Ç’a été la même chose avec Ricardo Trogi (pour 1987), qui n’arrête pas de faire des blagues. Plus récemment, j’ai eu la chance d’observer André Forcier sur le plateau de son plus récent film Embrasse-moi comme tu m’aimes. Ce qui m’a fasciné, c’est à quel point il est précis et rigoureux dans ce qu’il fait. Dans ma première réplique, j’avais rajouté un “mais” avant le début de ma phrase. Il est venu me voir pour me dire que ce n’était pas ce qu’il avait écrit dans son scénario. Il sait exactement ce qu’il veut.»

Les 35es Rendez-vous du cinéma québécois auront lieu du 22 février au 4 mars.

 ??  ?? En vedette dans des films comme Un été sans point ni coup sûr, 1987 et de la série télé Tactik, Pier-Luc Funk sera le porte-parole de la prochaine édition des Rendez-vous du cinéma québécois. PHOTO COURTOISIE
En vedette dans des films comme Un été sans point ni coup sûr, 1987 et de la série télé Tactik, Pier-Luc Funk sera le porte-parole de la prochaine édition des Rendez-vous du cinéma québécois. PHOTO COURTOISIE

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