Le Journal de Montreal - Weekend
RETOUR SUR L’ATTENTAT DE BOSTON
Après Crise à Deepwater Horizon sur la fuite de la plate-forme pétrolière de BP, le réalisateur Peter Berg et l’un de ses acteurs fétiches, Mark Wahlberg, ont décidé de se pencher sur l’attentat perpétré le jour du marathon de Boston, le 15 avril 2013.
Contrairement à Crise à Deepwater Horizon, le réalisateur Peter Berg n’a pas voulu faire un film d’action, au contraire. Prenant la vie de plusieurs personnages juste avant, pendant et après l’attentat, le cinéaste offre un regard sur la communauté de la ville ainsi que sur les heures de l’enquête qui a permis l’arrestation de Djokhar Tsarnaïev, l’un des deux terroristes responsables des deux explosions.
«C’est quelque chose dont nous avons beaucoup parlé avec Mark, a indiqué Peter Berg aux médias rassemblés à Los Angeles il y a quelques semaines pour la présentation de son nouveau long métrage. Nous avons énormément discuté du fait de ne pas vouloir faire un film qui soit trop un suspense ou un film d’action. […] Il est évident que deux bombes ont explosé. Nous étions tous conscients que nous pourrions facilement tomber dans un film d’action pur, ce qui n’était pas du tout notre intention de départ. Nous voulions explorer la manière dont une communauté se rassemble, passe au travers et s’adapte à un événement aussi horrible que de voir votre enfant se faire tuer sous ses yeux.» «Nous souhaitons également explorer les thématiques de l’amour, de l’inclusion et du soutien. C’est vraiment ce que nous voulions communiquer, qu’en dépit de tout, l’amour triomphe toujours. En travaillant le scénario et en montant le film, nous nous sommes constamment assurés de ne jamais perdre cette ligne directrice.»
ENTRE RÉALITÉ ET FICTION
Le jour des patriotes, ainsi nommé parce qu’il s’agit d’une journée commémorant la bataille de Lexington et que le marathon de Boston tombait, cette année-là, à la même date, est donc un mélange de faits et de fiction. Les faits, ce sont les personnages tels que Richard DesLauriers (Kevin Bacon), l’agent du FBI venu enquêter, Jessica Kensky (Rachel Brosnahan), une victime ou, bien sûr, Djokhar (Alex Wolff) et Tamerlan (Themo Melikidz) Tsarnaïev, les responsables de l’attentat. La fiction, c’est le personnage de Tommy Saunders, policier de Boston, incarné par Mark Wahlberg.
LA PRESSION D’EXCELLER
Composite de plusieurs détectives et membres des forces de l’ordre affectés, cette journée-là, à la sécurité de l’événement, puis à l’enquête qui a suivi l’attentat, le policier joué par Mark Wahlberg a néanmoins été écrit d’après les témoignages de plusieurs «vrais» policiers. Interrogé sur ses sentiments à l’égard de ce rôle, l’acteur, qui a également agi à titre de producteur, a détaillé ses craintes de départ. «J’étais très conscient de la pression qu’il y avait et des responsabilités. Parce que j’aime rentrer chez moi, dans ma ville [NDLR Mark Wahlberg est originaire de Boston] et y montrer mon visage, je crois que les Bostoniens ont été rassurés qu’il s’agisse de l’un des leurs, que l’un des leurs soit responsable du film et ils savaient qu’ils pourraient me demander de rendre des comptes au besoin.»
«Ma priorité était de m’assurer que tout le monde serait tenu à l’excellence, et je savais que Pete [Berg] serait le mec parfait pour faire ce film tant il se soucie des autres. De plus, je crois que, dès que nous avons communiqué nos intentions, tout le monde s’est senti soulagé.»
C’est Michelle Monaghan, également présente à cette conférence de presse qui s’est tenue dans un hôtel chic de Beverly Hills et qui tient le rôle de l’épouse du personnage de Mark Walhberg, qui a résumé le sentiment général de toute l’équipe du long métrage.
«Nos coeurs étaient à la bonne place. Nous voulions juste raconter l’histoire de personnes normales s’apprêtant à vivre une journée normale et étant unies dans l’adversité, la peur et le désarroi.» Le jour des patriotes est arrivé sur les écrans le 13 janvier.