Le Journal de Montreal - Weekend
DU RÊVE À LA RÉALITÉ
Les notions de rêve et de voyage sont au coeur du drame poétique Mes nuits feront écho, premier long métrage de la cinéaste québécoise Sophie Goyette qui a pris l’affiche hier après avoir été présenté en première mondiale au Festival du nouveau cinéma en
Disons-le tout de suite: Mes nuits feront écho est un ovni. Un bel ovni, pourrait-on ajouter. Ce film contemplatif, doux et sensible suit les quêtes de trois personnages de trois générations différentes qui décident chacun d’écouter leurs rêves respectifs et de s’en inspirer pour changer le cours de leur existence.
«Avec ce premier long métrage, je me suis donné le défi de raconter une histoire autrement avec une structure narrative différente», explique en entrevue la réalisatrice Sophie Goyette, qui s’est illustrée au cours des dernières années avec ses courts métrages La ronde et Le futur proche.
«J’ai vraiment pensé ce film pour le grand écran. On peut le voir comme un rêve ou comme un voyage. Il reflète ma sensibilité du moment en rapport avec le chaos du monde qui nous entoure.»
«J’ai voulu accompagner le spectateur pendant une heure et demie où le temps sera suspendu et où il pourrait vivre quelque chose ou même voir une lueur d’espoir. Je voulais d’ailleurs que le spectateur ait l’impression que le film a été fait pour lui. Et cela me permettait d’aborder une variété de thèmes comme les amours regrettés, le deuil, la solitude, l’art ou la mémoire.»
L’IMPORTANCE DES LIEUX
Malgré un budget modeste, Sophie Goyette a tourné son film au Québec, en Asie et au Mexique et dans quatre langues (français, espagnol, anglais, mandarin).
«Pour moi, les lieux sont un personnage du film, dit la cinéaste. On a eu seulement 17 jours de tournage mais j’ai fait un gros travail de préparation et de repérage avant le tournage. D’abord, parce que je n’étais jamais allée en Asie ni au Mexique. Mais aussi parce que je voulais m’assurer de trouver les bons endroits parce que c’est très important pour moi de sentir les lieux dans mes films.»
La cinéaste a confié un des trois rôles principaux de son film à l’actrice Éliane Préfontaine, qu’elle avait déjà dirigée dans son court métrage La ronde.
«C’était un choix naturel, parce que c’est une amitié qui est née de notre collaboration ensemble, souligne Sophie Goyette. Je savais déjà qu’elle comprendrait le film et qu’elle pourrait y donner son talent et son âme.»