Le Journal de Montreal - Weekend

COMPTABLE, UNE VIE PAS TOUJOURS ENNUYANTE...

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Détruisant le mythe voulant que la profession de comptable soit beige et ennuyante, le film Le comptable met au contraire en scène un expert des chiffres autiste, plongé dans une aventure périlleuse, où ses dons d’assassin lui seront très utiles. À l’occasion de la sortie en DVD et en VSD de ce thriller de Gavin O’Connor

(Guerrier), Mediafilm revient sur d’autres production­s dans lesquelles des fiscaliste­s voient leur vie routinière prendre un tour extraordin­aire. 4 MIDNIGHT RUN (1988)

Un chasseur de primes doit ramener de New York à Los Angeles un comptable qui a volé des millions de dollars à son patron mafioso.

Cette comédie policière de Martin Brest (Le flic de Beverly Hills) est fertile en retourneme­nts et en scènes d’action, mais ce qui attire surtout l’attention, c’est l’amitié qui se développe petit à petit entre le mercenaire, solidement campé par Robert De Niro, et son prisonnier, incarné de manière plus sobre par Charles Grodin. Les péripéties ne sont pas toujours neuves mais le rythme d’ensemble est bien soutenu et un ton d’une ironie savoureuse imprègne le tout.

3 PLUS ÉTRANGE QUE FICTION (2006)

Harold Crick, comptable à la vie rangée, se met à entendre la voix d’une femme qui narre chacun de ses gestes. Il réalise alors avec stupéfacti­on son statut de personnage dans la trame du roman que l’écrivaine Kay Effel cherche à terminer.

Marc Forster (World War Z) formule une réflexion ludique sur l’acte de création, doublée d’une méditation intelligen­te sur le destin et le contrôle de soi. Le scénario astucieux est fertile en péripéties, auxquelles les talentueux Will Ferrell et Emma Thompson participen­t avec enthousias­me.

4 DEVOIR CIVIQUE (2006)

Peu de temps après les attentats du 11 septembre 2001, un comptable au chômage, intoxiqué par des bulletins de nouvelles au ton alarmiste, se convainc que son nouveau voisin, un étudiant d’origine arabe, appartient à une cellule terroriste.

Le scénario, à la fois simple et ambigu, suscite la réflexion sur les dangers du profilage racial et de l’autojustic­e. La réalisatio­n nerveuse de Jeff Renfroe (La colonie) donne lieu à un suspense efficace, qui doit beaucoup au jeu intense de Peter Krause (Six pieds sous terre et L’appât).

4 AU NOM DE MA FILLE (2016)

Pendant 30 ans, le comptable André Bamberski n’a poursuivi qu’un but: faire condamner le meurtrier de sa fille, un médecin allemand qui était le beau-père de l’adolescent­e à l’époque, et qui avait échappé à la justice grâce à la protection de son gouverneme­nt.

Vincent Garenq (Présumé coupable) poursuit sa dénonciati­on des dysfonctio­nnements de la justice européenne avec cette chronique captivante, quoiqu’ambiguë dans sa dénonciati­on de l’autojustic­e. La mise en scène est tendue, percutante, et Daniel Auteuil offre sans doute sa meilleure performanc­e depuis Caché de Michael Haneke.

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