Le Journal de Montreal - Weekend

Un 2e spectacle « à un rythme plus naturel »

Adib Alkhalidey est en tournée depuis le mois d’octobre avec son deuxième spectacle, Ingénu. Pas de promotion, pas de première médiatique, pas de producteur: l’humoriste de Like-moi!, qui met beaucoup d’efforts sur sa carrière de comédien, a été plutôt di

- Sandra Godin sandra.godin @quebecorme­dia.com

Adib Alkhalidey avait lancé en grande pompe son premier spectacle, Je t’aime, mis en scène par Martin Matte, il y a trois ans. Il n’avait que 24 ans. Considéran­t son expérience comme un «apprentiss­age» où il a compris les rouages du métier, il revient avec un deuxième spectacle où il met «l’expertise à l’oeuvre».

Il a choisi de s’autoprodui­re afin d’aller «à un rythme plus naturel, disons», question aussi de pouvoir mettre l’accent sur sa carrière de comédien.

«Un producteur, ça reste quelqu’un qui a des attentes par rapport à toi, et qui a investi de l’argent pour toi, confie-t-il à l’autre bout du fil. Moi, j’ai investi mon propre argent dans mon spectacle, et si je perds tout demain, je n’en ai rien à foutre. Mon but principal, c’est de faire de l’art. Oui, c’est certain que je veux payer mon loyer et ma bouffe. Mais demain, si mes salles sont vides, je n’ai pas perdu ni mes amis, ni ma famille, ni mon goût de vivre.»

«Je suis le seul capable d’assumer que ce qui est prioritair­e, c’est l’art, et pas le côté lucratif», ajoute-t-il.

DANS LA JOIE

C’est donc sans pression et «dans la plus grande joie» qu’Adib Alkhalidey a conçu Ingénu en huit mois. Il a joué une centaine de fois au Bordel Comédie Club pour peaufiner son matériel. «J’adore ce show-là», laisse-t-il tomber.

«Je parle encore de société, ajoute-t-il, je parle encore de nous. Je n’ai pas changé dans ma façon de vouloir faire de ce monde un monde meilleur. Je m’insurge toujours contre les choses qui me dérangent. Mais ce qui est différent du premier, c’est que le processus a été léger. Et ça paraît sur scène: je traite de sujets lourds, mais moi, je suis léger.»

LE JEU, LA PRIORITÉ

Adib Alkhalidey consacre beaucoup de temps à sa carrière de comédien et d’auteur.

«Le stand-up, ça reste mon métier principal, mais en ce moment, ce n’est pas le métier prioritair­e», précise-t-il.

Avec la scène, des projets d’écriture en chantier et des projets télé comme Likemoi! et Code G, on pourrait croire que l’artiste de 28 ans veut absolument toucher à tout. Mais ce n’est pas le cas.

«L’année passée, on m’a offert deux pièces de théâtre, des premiers rôles. J’ai dit non, parce que je ne sentais pas que c’était pour moi. C’est la preuve que je n’ai pas besoin de tout faire. Je n’ai pas absolument besoin de performer.»

Mais, «quand je suis sur un plateau de tournage, je suis à ma place», dit celui qui apprend beaucoup aux côtés de ses talentueux collègues.

Est-ce qu’on pourrait voir Adib Alkhalidey ailleurs que dans un rôle de comédie? Certaineme­nt. «Un rôle dramatique, c’est la seule raison pour laquelle je me raserais les cheveux», conclut-il en riant.

Pour les dates de spectacles, visitez alkld.com.

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ADIB ALKHALIDEY
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