Le Journal de Montreal - Weekend

UNE RELATION SPÉCIALE MONTRÉAL

Groupe canadien chouchou des Québécois, Blue Rodeo roule sa bosse depuis plus de 30 ans. À quelques jours de son passage à Montréal, Le Journal s’est entretenu avec l’un des membres fondateurs du groupe, Greg Keelor.

- Raphaël Gendron-Martin

Votre dernier concert à Montréal remonte à un an, presque jour pour jour. Qu’y a-t-il de spécial pour vous dans cette ville?

«Montréal est le meilleur endroit! J’y ai grandi. Mon père avait été transféré à Montréal. J’y ai vécu dans les années 1960. Chaque artiste reconnaît l’enthousias­me et la participat­ion du public montréalai­s. C’est un public très unique. En raison de mon histoire avec la ville, ce sont toujours des concerts très spéciaux pour moi.»

La relation entre Blue Rodeo et Montréal est-elle aussi spéciale?

«C’est très bon. Je dirais que c’est une relation surprenant­e. À nos débuts, Montréal était toujours un très bon endroit pour nous. Nous avons joué plusieurs fois au Spectrum. C’était l’une des meilleures salles de spectacle en Amérique du Nord! Je m’ennuie beaucoup de cette salle.»

Selon vous, pourquoi les Montréalai­s ont rapidement adopté Blue Rodeo?

«Je crois que nous avions quelques succès qui jouaient à la radio de CKOI. Grâce à cette station, plusieurs Québécois sont venus nous voir en concert. Après 30 ans, notre public aujourd’hui est constitué de plusieurs génération­s. Ça nous arrive souvent de voir des membres d’une même famille, comme une mère, sa fille et sa petitefill­e, venir au spectacle.»

Vous avez sorti votre 15e album en carrière l’automne dernier. Comment arrivez-vous à trouver l’inspiratio­n après toutes ces années?

«J’écris toujours des chansons, que ce soit pour le groupe ou par hobby. Ça fait partie de moi. Je ne suis pas particuliè­rement inspiré par ce qui arrive dans le monde présenteme­nt. Je trouve que c’est trop déprimant! J’écris une chanson politique une fois de temps à autre. J’en avais fait une avant les élections fédérales, à propos de Stephen Harper. Elle s’appelle Stealin' All My Dreams. Parlant de politique, maintenant que Donald Trump est président américain, cela changera-t-il votre façon de tourner aux États-Unis? «Ç’a déjà tout changé. C’est l’un des moments les plus étranges de l’Histoire moderne. C’est choquant. Juste après les élections, nous avons donné quelques concerts aux États-Unis. Je ne voulais pas y aller. Personne ne sait ce qui arrivera avec ce pays maintenant que Trump est en place.» L’industrie musicale a énormément changé avec l’arrivée du streaming, ces dernières années. Que pensezvous de la situation? «L’industrie musicale s’est beaucoup démocratis­ée. Quand j’ai commencé à faire de la musique, aller en studio était une expérience incroyable, exclusive. C’était la meilleure chose au monde. Aujourd’hui, tout le monde a un studio sur son ordinateur portable. C’est la même chose avec une sortie d’album. Avant, on ne pouvait croire qu’on allait lancer un album sur le marché. Maintenant, ce n’est plus si important. C’est complèteme­nt démocratis­é. Je ne sais pas comment les jeunes artistes font pour en vivre, par contre. Je suis content d’être à ce point dans ma carrière où je n’ai pas à m’en soucier.»

Blue Rodeo sera en spectacle le 8 février à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Pour les infos: evenko.ca.

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Blue Rodeo sera de passage à Montréal pour présenter les chansons de l’album 1000 Arms.

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