Le Journal de Montreal - Weekend

PAUL AHMARANI RENOUE AVEC LE CINÉMA

Que ce soit au théâtre ou à l’écran, Paul Ahmarani a toujours eu beaucoup de plaisir à jouer des rôles éclatés ou atypiques. L’acteur a donc été bien servi avec le personnage d’officier nazi ambitieux et sans scrupules qu’il campe dans Le Cyclotron, un fi

- Maxime Demers Le Cyclotron prend l’affiche vendredi (le 10 février).

Réalisé par le cinéaste québécois Olivier Asselin (Un capitalism­e sentimenta­l), Le Cyclotron nous transporte dans l’Allemagne nazie, en 1944. On y suit l’histoire d’une espionne alliée (Lucille Fluet) qui doit retrouver et exécuter un scientifiq­ue berlinois (Mark-Antony Krupa) qui a découvert le moyen de fabriquer une bombe atomique.

Paul Ahmarani se glisse dans la peau d’un officier nazi qui est aussi à la poursuite du scientifiq­ue et de son secret.

Comme il l’avait fait il y a neuf ans dans son film Un capitalism­e sentimenta­l, Olivier Asselin revisite l’Histoire avec une bonne dose de surréalism­e.

«L’oeuvre d’Olivier est tellement singulière et intéressan­te, observe Paul Ahmarani, qui avait aussi joué dans Un capitalism­e sentimenta­l.

«Olivier a ce don de revisiter l’histoire avec un angle fantaisist­e. C’est super, surtout pour quelqu’un qui, comme moi, est passionné d’Histoire. Dans Le Cyclotron, on fait des clins d’oeil à ce qu’on sait déjà de l’Histoire, mais on le manipule un peu. Olivier nous raconte une histoire connue, mais en nous disant: “Ce n’est pas comme ça que ça va se passer cette fois-ci.” Personnell­ement, c’est le genre de propositio­n que j’adore. On passe du film noir à la science-fiction qui parle de mécanique quantique. C’est très audacieux!»

Comme plusieurs éléments du scénario ont été empruntés à l’Histoire, certains personnage­s du film sont largement inspirés de gens qui ont réellement existé à cette époque.

«Mon personnage, par exemple, est un amalgame de différents scientifiq­ues allemands de l’époque, explique Ahmarani. J’ai visionné des documentai­res pour essayer de m’inspirer de la façon dont les hommes de cette époque s’exprimaien­t. Mais j’ai surtout essayé de me mettre dans la peau d’un homme ambitieux pour qui la fin justifie les moyens.»

RETOUR AU GRAND ÉCRAN

Après avoir joué dans plusieurs films québécois marquants dans les années 2000 (de La moitié gauche du frigo à Congorama en passant par La vie avec mon père), Paul Ahmarani s’est fait plus discret au grand écran depuis quelques années. Heureuseme­nt, le théâtre et la télévision l’ont beaucoup occupé (on l’a notamment vu dans Unité 9 et 30 Vies). Mais il ne cache pas que le cinéma lui a manqué. «En plus du Cyclotron, j’ai joué récemment dans le film Chien de garde, qui doit sortir plus tard cette année», rappelle l’acteur de 44 ans.

«J’espère que ces deux rôles vont m’aider à redémarrer la machine au cinéma. Parce que même si j’adore le théâtre, je me suis ennuyé du cinéma. J’en faisais beaucoup il y a une dizaine d’années, alors que je tournais souvent avec les cinéastes Philippe Falardeau et Sébastien Rose. Mais ça s’est calmé par la suite. C’est peut-être une question de casting; les rôles pour les acteurs dans la trentaine sont peut-être plus fréquents que pour les acteurs dans la quarantain­e.»

«Mais je crois que c’est aussi une affaire de mode. Quand t’es très présent à l’écran, on fait souvent appel à toi. Personnell­ement, j’ai commencé à recevoir moins d’offres après que j’ai gagné mon deuxième prix du meilleur acteur au Gala du cinéma québécois (en 2007 pour Congorama). À partir de ce moment, j’ai reçu moins d’offres. C’est bizarre, hein?»

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Paul Ahmarani joue un officier nazi sans scrupules dans le film de science-fiction québécois Le Cyclotron.

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