Le Journal de Montreal - Weekend
UN PEU DE BON, BEAUCOUP DE MAUVAIS
La première partie de L’espace qui nous sépare, réalisé par Peter Chelsom (Hector et la recherche du bonheur), se situe résolument dans la science-fiction. La NASA et le directeur du projet, Nathaniel Shepherd (Gary Oldman), envoient une équipe coloniser Mars. À la tête de cette mission, Sarah Elliot (Janet Montgomery), qui s’aperçoit qu’elle est enceinte lors du trajet.
Une grossesse en apesanteur, ça ne s’est jamais vu. Lorsqu’elle accouche sur Mars, elle meurt. Le bébé présente un certain nombre de malformations (un coeur trop grand, de longues jambes, etc.), mais il grandit sur la station. Seize ans plus tard, Gardner (Asa Butterfield au physique parfait pour le rôle) est fasciné par la Terre. Élevé par des scientifiques, dont Kendra Wyndham (Carla Gugino), l’ado est intelligent, curieux, espiègle. Il entretient une relation en ligne avec Tulsa (Britt Robertson), une jeune orpheline trimballée dans différentes familles d’accueil.
AMOUR ET ROADTRIP
Le mystère de l’identité de son père obsède Gardner qui se débrouille pour obtenir la permission d’aller sur Terre. Mais il échappe aux employés de la NASA – dont Nathaniel et Kendra – qui le surveillent. Or, comme il a grandi sur une planète à la gravité inférieure à celle de la Terre, sa vie est rapidement en danger.
La rencontre physique de Tulsa et de Gardner, leur amour, leur roadtrip à travers les États-Unis à la recherche du père du jeune homme fait basculer L’espace qui nous sépare dans un drame romantique comme les Américains en livrent régulièrement, retirant toute originalité de la prémisse de base.
Car la première moitié du film parvient, tout en s’adressant aux préadolescents, à poser des questions pertinentes. Du besoin viscéral d’aller sur Terre (en opposition à la fascination qu’exerce l’espace) à celui de connaître ses origines en passant par l’amitié entre deux adolescents ne parvenant pas à trouver leur place dans le monde qui les entoure, les thématiques abordées par Allan Loeb dans son scénario trouveront un écho très favorable chez le public cible. D’autant que les effets spéciaux et les décors ont été soigneusement créés, ce qui fait de L’espace qui nous sépare un film qui ne dépare pas lorsqu’on le compare aux productions du genre.
La trame sonore comporte quelques bonnes pièces, toutes choisies pour la cohérence des paroles avec ce qui se déroule à l’écran. Mais le bon l’emporte-t-il sur le mauvais? Pas sûre!